Fichier électoral : Pourquoi ATT doit opter pour le RAVEC

 

Il faut toutefois signaler que les données du RAVEC prouvent que l’énorme travail déjà abattu ne saurait être rejeté, ne serait- ce que par respect pour les bailleurs de fonds, mais en plus, le fichier RAVEC demeure l’option la plus sûre, puisqu’elle est plus transparente.

Il faut préciser que le ministère de l’Administration territoriale a identifié les conditions à remplir pour disposer d’un fichier électoral à partir du RAVEC. Ce qui sous entend sa possibilité. Le MATCL a proposé, entre autres, d’achever le programme d’épuration de la base des données ; de doter le centre de traitements des données et la DGE de matériels et de ressources humaines ; de mettre en œuvre l’enrôlement de Maliens de Côte d’Ivoire ; de relire la loi électorale pour prendre en charge les spécificités du RAVEC et d’exécuter l’établissement des listes électorales à partir des électeurs potentiels tirés sur la base des données RAVEC. Ces activités, indique le document, ont été regroupées dans un programme appelé opérations préparatoires à la refonte du fichier population avec le fichier électoral, dont le coût a été estimé à 15.351.789.940 Fcfa.

Ce n’est donc pas la mer à boire pour une démocratie pluraliste qui aspire à des élections crédibles et transparentes. En effet, dans un document du ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales (MATCL), portant sur la problématique du fichier électoral sur la base du RAVEC, on note : ‘’la phase active des opérations s’est déroulée du 2 mars 2009 au 5 avril 2010 sur l’ensemble du territoire national et du 5 juin 2010 au 31 janvier 2011 pour les Maliens de l’extérieur. L’objectif fixé était d’enrôler 90% de la population cible et de collecter les renseignements biométriques par le biais de la capture de six empreintes digitales et de la photo de chaque personne recensée âgée de 15 ans et plus. ‘’ Pour une prévision totale de 13.484.579 personnes à enrôler, indique le document, il a été réalisé 14.266.181, soit un taux de réalisation de 105,80% dont 14.003.026 pour les Maliens de l’intérieur et 263.155 pour les Maliens de l’extérieur, hormis ceux de la Côte d’Ivoire.

Le rapport souligne qu’il se dégage, malgré le taux de réalisation affiché, un reliquat à enrôler de 679.883 personnes réparties entre l’intérieur du pays (416.728) et l’extérieur (156.807) sans la Côte d’Ivoire (523.281) représentant 55,47% des prévisions des Maliens de l’extérieur. Le document note que la phase de pérennisation a démarré le 31 janvier. Elle concerne la mise à jour permanente des données du RAVEC à travers, entre autres, l’enrôlement des personnes non recensées et des enfants nés après le passage des équipes ; l’acquisition des données biométriques pour les personnes ayant atteint l’âge requis de 15 ans et leur renouvellement et la correction des données individuelles.

Le document mentionne : ‘’ pour la période allant du 8 février au 29 avril 2011, il a été enrôlé 70.683 personnes constituées par les personnes non recensées et les nouvelles naissances, soit un enrôlement total de 14.336.864 pour un taux de réalisation de 106,32%. ‘’ Donc, aussi bien la phase active que celle de la pérennisation enregistrent donc des résultats satisfaisants. L’on ne comprend donc pas que ce gigantesque travail abattu puisse être rejeté au profit du RACE. S’il est vrai que le problème des corrections se pose au niveau du RAVEC, puisque le document indique que, pour les régions où la correction est terminée, 2.000.000 de fiches sont remontées sur le centre sur près de 6.000.000 envoyées dans les cercles. Les mêmes difficultés de correction se présentent au niveau du RACE.                                      

Baba Dembélé

Le Républicain 14/06/2011