Fête du travail : Sous le signe de la protection sociale

La conférence de presse

Le secrétaire général de l’UNTM a indiqué qu’ils placent ce 1er  mai sous le signe de la protection sociale des travailleurs et de l’ensemble de notre population. ‘’ Depuis 2007, a dit Siaka Diakité, nous avons soumis au gouvernement et au conseil national du patronat, un cahier de revendications dont certains points cruciaux connaissent un mortel enlisement. ‘’ Et à plusieurs reprises, ils ont tiré la sonnette d’alarme. Il  faut, selon lui, éviter le bras de fer. L’un des points évoqués est l’assurance maladie obligatoire. Il a ajouté que certains de ceux qui tiennent le pavé avaient pourtant été associés aux débats sur l’AMO. Cette assurance maladie obligatoire, a-t-il dit, a été adoptée de manière tripartite (gouvernement-patronat-travailleurs), au terme d’un dialogue social qui a été conduit à son terme.  ‘’L’UNTM, a-t-il fait savoir, maintient le oui qu’elle a exprimé lors des débats. ‘’ Le secrétaire général de la centrale syndicale s’est ensuite préoccupé du niveau alarmant de nos ressources humaines et d’un système éducatif auquel nous devons accorder une plus grande préoccupation. Les prix des denrées de première nécessité, a-t-il souligné, flambent. Il faut, pour ce faire, revoir les mécanismes de fonctionnement de cet important instrument d’orientation et de régulation pour protéger les faibles. Il a réitéré le vœu pour l’organisation d’un forum national sur l’industrialisation. L’UNTM a lancé un appel pour des élections régulières et transparentes avec un fichier électoral performant et publié à temps.

Un responsable de l’UNTM déshabillé par des policiers

Le 1er mai, l’UNTM a organisé son traditionnel défilé au Boulevard de l’Indépendance. C’était en présence des ministres. Après le discours du secrétaire général, Siaka Diakité, les différents services affiliés à l’UNTM, à pied, puis motorisés, ont défilé pendant plus de trois heures d’horloge. Des incidents ont opposé des policiers opposés à l’AMO et certains services, en l’occurrence, ceux qui défilaient avec des banderoles qui faisaient état de la solidarité sociale. C’est à ce titre que le 1er  secrétaire chargé à l’Administration de l’UNTM, Mamadou Famakan Coulibaly, qui tentait de s’interposer, a été déshabillé de sa tenue de fête. Un organisateur de l’UNTM, aussi, s’est plaint d’agressions de la part de ces policiers qui étaient venus pour dénoncer l’AMO. Après le défilé, Siaka Diakité a soutenu qu’ils tiendront une réunion par rapport aux échauffourées entre la police et certains de leurs militants pour savoir la conduite à tenir. Il a félicité leurs militants pour leur calme, malgré les provocations. C’est selon lui, la preuve de leur conviction militante.

Ensuite, il a affirmé:  ‘’ c’est un secrétaire général très fier de cette mobilisation massive, de la responsabilité syndicale …aucune branche syndicale au Mali n’était absente, ce matin, dans la fonction publique, le parapublic, le para militaire, tous ceux qui militent syndicalement étaient présents.  ‘’  

Baba Dembélé

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CSTM : La centrale monte au créneau contre le gouvernement

L’arrêt et la restitution des prélèvements effectués sur les salaires, l’emploi des jeunes et des femmes, l’adoption du projet de grille salariale de la fonction publique, la mise en application de la convention des centres de santé communautaire, l’intégration de tous les contractuels  dans la fonction publique, l’organisation d’élections libres et transparentes et aux dates constitutionnelles ont été entre autres sujets évoqués  lors  de la fête de travail par  la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM).  Au sein d’un collectif, la  CSTM  a également  procédé au lancement de la fiche de non adhésion à l’Assurance  Maladie  Obligatoire. Le secrétaire général du syndicat, Hammadoun  Amion Guindo, entouré de ses camarades de la police, des affaires étrangères et  de certains travailleurs même à la retraite  ont non seulement dénoncé le dialogue qu’ils ont eu avec le nouveau premier ministre Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé mais ont  projeté d’autres actions si jamais le gouvernement n’arrêtait pas l’AMO  en restituant les prélèvements déjà effectués.

Après le défilé,  le secrétaire général   de la CSTM  est revenu sur le même discours devant les ministres présents. Selon  le secrétaire général de la CSTM,   le  gouvernement n’a pas tenu ses engagements. « Nous avons été surpris que les ministres  avec lesquels nous avons travaillé sur l’AMO n’ont rien fait », a dit Amion Guindo. Selon lui,  Mme Cissé Mariam Kaidama avait dit lors des échanges avec la CSTM que le gouvernement prendra toutes les mesures pour ceux qui ne sont pas pour l’AMO.  

Pour lui, le communiqué  était clair car il signifiait l’arrêt et le remboursement des prélèvements effectués sur ceux-là qui ne sont pas pour l’AMO.  Hammadoun  Amion Guindo dira  que  la CSTM s’est engagée à faire l’identification de tous ceux qui ne sont pas pour l’AMO,  une fiche d’adhésion à l’assurance maladie a été établie et la centrale va adresser au gouvernement la liste de tous ceux qui ne sont pas pour cette affaire. Les  missions d’évaluation du personnel des centres de  santé communautaires avec le ministre de la santé ont montré qu’il y a un manque de personnel qualifié. Sur 1.054 CSCOM  recensés, il y a 275 médecins  dont 78 à Bamako ; 304 techniciens supérieurs de santé dont 63 à Bamako ; 906 techniciens du 1er cycle dont 71 à Bamako ; 136 sages femmes dont 65 à Bamako et aucune à Kayes et à Kidal ; 20 techniciens de laboratoire dont 17 à Bamako et 03 à Sikasso ; 35 comptables dont 34 à Bamako et 01 à Koulikoro. Les plateaux techniques sont très maigres au niveau de nos centres hospitaliers universitaires (CHU) et inexistants dans nos CSCOM, a-t-il indiqué.

Ainsi,  du 4 au 8 mai prochain un séminaire va regrouper  tous les syndicats pour une information des travailleurs sur l’assurance maladie obligatoire, a-t-il ajouté. Dans les prochains jours, des meetings, des  marches de protestations seront organisés pour réclamer leurs droits, a dit  le secrétaire général de la CSTM.  Concernant l’emploi, la CSTM  a compris qu’il y a toute une politique propagandiste  en cours depuis une décennie dans notre pays. La centrale tient à dire aux hautes autorités que nous sommes fatigués de vivre dans les mirages qui ne créent point d’emplois, a ajouté Hammadoun Amion Guindo. La centrale a demandé l’intégration des contractuels de l’enseignement privé, du supérieur, l’application de la convention collective du personnel de santé signée en 2006.

L’organisation des élections professionnelles fait partie des points essentiels des cahiers de doléances de 2004 et 2007 afin de régler définitivement la question brûlante de représentation et de représentativité syndicale, a dit le secrétaire général. Concernant les élections de 2012,  la confédération syndicale des travailleurs du Mali tient absolument à la tenue des élections politiques véritablement transparentes et au respect des échéances constitutionnelles. Concernant la reforme constitutionnelle, la centrale demande aux autorités actuelles de laisser le soin aux prochaines autorités bénéficiant de plus de légitimité, de temps et de confiance d’engager le débat sur le processus de cette révision, si encore elle était jugée opportune.

Fakara Fainké.

Le Républicain 03/05/2011