Elections de 2012 / Modibo Sidibé divise la classe politique

Nul doute aussi qu’en se réunissant Ahmed Sow, Jeamille Bittar, Ahmed Diané Séméga et N’Diaye Bâ, au cours de la conférence de presse organisée par le Parti pour le développement économique et la solidarité (Pdes) et l’Association jeunesse citoyenne et responsable (Ajcr) dimanche dernier, on cherchait les moyens d’éviter la cassure d’un jeune parti, encore inexpérimenté, au moment où la classe politique est entrée en précampagne.

Cette recherche de décrispation a été vite interprétée comme le souci d’éviter que de nombreux militants du parti convergent vers Modibo Sidibé. Il ne faut pas oublier que la plupart des militants du Pdes sont issus des mouvements associatifs, notamment du Mouvement citoyen. De ce fait, ils n’ont pas encore acquis une grande culture politique et suivraient facilement une candidature indépendante. C’est dans cette logique que des militants de la Fcd de Djibril Tangara, anciens membres du Mouvement citoyen, ont désavoué l’alliance concoctée par leurs leaders en faveur du candidat de l’Urd, Soumaïla Cissé. Ces velléités de départ vers d’autres horizons, ajoutées les unes aux autres, expliqueraient , nous a-t-on dit, pourquoi l’ancien Premier ministre tarde à annoncer sa candidature, en comptant sur l’adhésion d’une bonne frange de militants de grands partis politiques, en l’occurrence, Adéma, Urd…

En fait, on comprend pourquoi, aujourd’hui, Modibo Sidibé a demandé à ses partisans de créer une coordination regroupant les diverses associations. Ce qui présage de nouvelles adhésions qui risquent fort de créer des départs  de militants des partis politiques en mal de cohésion, à la veille des échéances électorales de 2012. Il faut signaler, à cet effet, les dissidences qui couvent à l’Adéma-pasj, à l’Urd, au Pdes, aux Pur, au Miria, à l’Um-rda. Comme Att qui avait attendu le dernier moment pour ratisser large, au sein de la classe politique, Modibo Sidibé tarde toujours à clamer sa candidature. En attendant sûrement une plus grande adhésion de partis politiques pour saisir l’occasion de faire une démonstration de force. Le préalable à tout ça est de casser ou diviser les partis cibles. En tout cas, des cadres du Parti pour la solidarité et la justice en commune IV nous ont fait état de leurs craintes, car le cas Zoumana Mory, nous ont-ils confié, n’est que l’arbre qui cache la forêt.               

Baba Dembélé

Le Républicain 30/11/2011