Edito / L’Islam et le piège de la provoc.

 

Or les Américains  tués à Benghazi, pas plus que d’autres nationaux pris à partie pour des coups de crayon blasphématoires, ne sont ni moralement responsables ni pénalement coupables de l’acte pour lequel ils sont punis. Même en appliquant la charia et surtout en appliquant la charia, les diplomates de Benghazi seraient aujourd’hui vivants et libres.

La double douleur du croyant réside dans le blasphème commis et dans le meurtre de celui qui ne l’a pas commis. Ces foules déchaînées contre des ambassades, ces procès expéditifs de faux gourous sont tout aussi récusables que les insouciants provocateurs de l’Islam. Le Mali ne doit pas suivre la rue arabe. Nombreux sont les chrétiens et les occidentaux non musulmans qui accompagnent les musulmans à jeûn. Même Abuzeid n’a pas osé tuer Philomène Kaboré. Sinon, il aurait rendu le plus grand service qu’il pouvait rendre aux détracteurs de l’islam.

Adam Thiam

Le Républicain 20/09/2012