Après l’amputation de sa main à Ansongo / Alhader déplacé à Bamako parle de la situation au nord….


C’était à la faveur d’une conférence de presse au cours de laquelle les responsables d’Amnesty  Mali dénonçaient, dans un document rendu public, les amputations et autres châtiments corporels, violences sexuelles, harcèlement quotidien, cas d’enfants soldats, exécutions extrajudiciaires dont sont victimes, des civils pris dans le conflit qui secoue le Mali depuis le début de l’année.                                         

Arrivé à Bamako la semaine passée, affaibli, abattu et stressé, Alhader Ag Almahmoud a témoigné avoir été amputé de la main droite, au mépris des garanties essentielles du droit international humanitaire. «J’étais assis au milieu de dix personnes dont le chef Mujao. Les questions n’ont pas dépassé les dix minutes. La majorité a déclaré que j’étais coupable et qu’il fallait appliquer la charia en me coupant la main droite au niveau du poignet. Avant l’amputation de ma main, le propriétaire du bétail volé est venu déclarer que les bêtes ont été retrouvées».                           

Selon Amnesty  international, il faut ajouter à cela les violences sexuelles dont les femmes continuent d’être victimes sans souci pour les coupables. «Une jeune fille âgée de 14 ans a été violée à Tombouctou par un membre de la police d’Aqmi. Cet homme a été condamné à 100 coups de bâton, à épouser la jeune fille, à être exclu de la police et à s’exiler de Tombouctou durant 1 an. Cependant il n’a reçu que 11 coups de bâton, n’a pas épousé sa victime, n’a pas été expulsé et continue de faire partie de la police d’Aqmi».

Par ailleurs, le recours à des enfants soldats par les groupes islamistes et des milices d’autodéfense dans la zone gouvernementale persiste. Aussi la surveillance accrue de certains mouvements musulmans par les forces gouvernementales, soupçonnés d’être liés aux groupes islamistes,  a favorisé la fusillade de prêcheurs musulmans de la ‘’Dawa’’ à Diabali. Amnesty  international  lance un appel aux autorités maliennes afin que toute la lumière soit faite sur ces actes et traduire leurs auteurs en justice.                                                                     

Binta Gadiaga

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L’ODHP condamne

L’Observatoire des Droits Humains et de la Paix (ODHP), restant constant dans sa démarche, condamne fermement les actes attentatoires à l’intégrité corporelle d’un citoyen ainsi qu’au patrimoine de l’humanité et exhorte le Gouvernement à prendre, sans délai, les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité des personnes vivant dans la partie septentrionale du Mali et de leurs biens.

Par ailleurs, l’ODHP condamne l’exécution de neuf personnes  pour divers crimes et délits, réels ou présupposés, commis en Gambie.

Tout en considérant que l’application aveugle de la peine de mort peut être assimilée à la violation  des droits humains fondamentaux  notamment  le droit  à la vie, l’ODHP exige l’arrêt immédiat de toute autre décision malveillante attentatoire à la vie humaine sur le territoire Gambien et reste solidaire de toute action visant à sanctionner ces actes macabres et odieux.

En outre, l’ODHP demande à l’Union Africaine de suspendre toute coopération avec l’Etat Gambien et l’exhorte au transfert, sans délai, du siège de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples vers un autre pays africain.

Le Républicain Mali 21/09/2012