Edito inter / Dsk : Quand la honte change de camp

Et l’embarras aussi jusqu’au palais de Conakry, avec pour preuves les propos gênés de Alpha Condé, heureux dit-il pour  son amie socialiste et disponible pour aider sa compatriote Nafissatou.  D’elle, nous savons maintenant qu’elle n’est pas  la femme pieuse et digne adulée par voisins et collègues, mais une besogneuse comme beaucoup d’autres, dans les milieux de l’immigration new-yorkaise pour lesquels il n’y a qu’un Dieu, le dollar, et une religion, la course au dollar. Même s’il faut passer sur quelques cadavres. Le procureur Vance a eu la meilleure formule pour éviter de dire clairement que tout cela ressemblait finalement à une grosse bulle : « not what it appeared to be ».  La question n’est pas l’infidélité de Strauss Kahn mais qu’il ait violé une femme de chambre.

Et là, ceux qui avaient peur du président présumé de France en 2012, doivent terriblement déchanter.  Car on ne peut plus éviter de penser à la macabre machination visant à empêcher la candidature de celui qui serait encore le patron auréolé du Fmi s’il n’était pas tombé dans le piège de sa pulsion et dans le jeu de ses adversaires. Vu sous l’angle du complot, l’affaire Dsk reprend une ampleur telle que la femme de chambre paumée et indélicate n’est plus qu’un épiphénomène. Les vrais bourreaux de l’homme étant peut-être l’ambition cannibale d’un adversaire et la civilisation américaine tout court. Avec ceci de bien, pour une fois, qu’elle permette à Dsk de quitter la prison pour l’Elysée ? C’est le plus grand mal que Nafissatou doit lui souhaiter si elle veut se racheter.

Adam Thiam

Le républicain 04/07/2011