Edito / Crises et chuchotements

Le volume des importations céréalières nous renseignera donc sur la production nationale. Moins nous recourrons au marché pour notre subsistance, plus les initiatives pour doper la production céréalière auront été concluantes.  Pour ce qui est de la crise économique et financière pressentie au plan global, ne cédons pas à la boutade de ceux qui avaient estimé, en 2008, qu’à l’instar des autres pays africains, le Mali n’a pas grand-chose à craindre puisque le continent n’est marginalement pas partie à l’économie-monde. Nous avons une diaspora qui fait des transferts financiers au pays parce qu’elle est employée et le chômage consécutif à toute récession pourrait la frapper.

Il y a aussi que nous importons des denrées de première nécessité avec en première ligne un produit structurant comme le pétrole. Et il faudra davantage resserrer les vis de la gouvernance financière qui nous vaut de bons points auprès des partenaires mais qui limite la redistribution à nos concitoyens car ici c’est l’Etat qui est le père nourricier du plus grand nombre. Mais année test, au plan politique, 2011 le sera plus pour notre pays et son président. Nous l’avions dit. Nous ne nous ennuyons pas à le répéter :  le contexte sous régional est critique,  un plus grand marketing d’image pour le Mali est devenu nécessaire mais à partir d’actions et de volonté réelles de changement, et des réformes sont dans le pipeline pendant que traîtreusement le temps file, générant les rumeurs et les chuchotements que le président de la République lui-même a dû entendre.

Adam Thiam

Le Républicain 12/01/2011