Ebola: une fillette de 2 ans, premier décès au Mali

Un premier cas de virus Ebola a été confirmé jeudi soir au Mali. Il s’agit d’une petite fille, âgée de deux ans. Elle est décédée vendredi. Elle a été décelée dans la ville de Kayes, dans l’ouest du pays, et revenait de Guinée. Après avoir perçu les premiers symptômes (fièvre, saignements de nez), sa famille a d’abord consulté un voisin infirmier… qui a immédiatement indiqué le chemin de l’hôpital où l’alerte a été donnée. Ce vendredi, les écoles fondamentales de la ville de Kayes ont été fermées, certaines familles craignant que leurs enfants ne soient dans la même classe que des frères et sœurs de la fillette contaminée.

Après 28 cas suspects négatifs, l’arrivée du virus au Mali était en fin de compte attendue. Compte tenu de la propagation du virus ces derniers mois, il est déjà presque miraculeux que ce pays, frontalier de la Guinée, ne connaisse son premier cas qu’aujourd’hui. Les autorités sanitaires maliennes, soutenues notamment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont ainsi eu le temps de se préparer.
«Le bon réflexe»

«La famille a eu le bon réflexe, note Markatié Daou, porte-parole du ministère malien de la Santé. Elle s’est référée à la structure de santé la plus proche, comme nous le conseillons, et cette structure a respecté les délais pour acheminer le cas. Le numéro d’urgence a été utilisé et nous nous en réjouissons.» Un numéro vert a été mis en place pour la population, ainsi qu’une ligne d’urgence spécialement destinée au personnel médical.

Les personnes ayant été en contact avec la malade ont été pris en charge «selon les normes requises», précise le ministère dans un communiqué. Selon un porte-parole de l’OMS, 43 personnes étaient sous surveillance vendredi. Les autorités maliennes assurent que les dispositions nécessaires sont prises pour éviter la propagation du virus, et appellent la population au calme et à la sérénité.

Depuis le début de l’épidémie, avant l’été, des dispositifs de contrôle ont été mis en place: des prises de température à l’aéroport de Bamako, pour s’assurer que les personnes entrant dans le pays n’ont pas de fièvre, mais aussi des contrôles aux frontières. Un cordon sanitaire est en place à divers endroits de la frontière entre le Mali et la Guinée, pour contrôler l’état de santé des habitants qui font les déplacements entre les villages situés de part et d’autres de la frontière.
Campagne de sensibilisation efficace

Le comportement de la famille du bébé contaminé, qui n’a pas cherché à dissimuler le cas comme cela s’est vu dans d’autres pays, semble également montrer que la campagne de sensibilisation a porté ses fruits. Depuis plusieurs semaines, des messages radiophoniques sont diffusés quotidiennement, des sms ont été envoyés sur les téléphones portables avec des consignes sanitaires et un numéro d’urgence, et des affiches ont été collées dans les lieux publics.

Une fois la cellule d’urgence nationale jointe par l’hôpital, une équipe s’est mise en route pour la ville de Kayes, à 600 kilomètres de Bamako. Les prélèvements sanguins et leur acheminement vers la capitale ont été effectués en un temps record, indiquant que les mécanismes prévus par les autorités fonctionnent correctement. «Grâce à une prise en charge diligente, se félicite d’ailleurs le ministère malien de la Santé, l’état de santé du sujet infecté s’améliore considérablement.»

De quoi donner bon espoir et espérer que le Mali s’en tiendra à ce cas isolé, sans connaître d’épidémie. Une autre lueur d’espoir est également donnée par le Nigéria: 42 jours (soit deux fois la période d’incubation du virus) après la confirmation du dernier cas, l’OMS a officiellement déclaré ce lundi 20 octobre la fin de l’épidémie d’Ebola dans le pays. Vingt personnes y avaient été contaminées et 8 en sont mortes, sur 170 millions d’habitants. Là aussi, la réaction très rapide des autorités, une campagne de communication très poussée et le déploiement d’équipes chargées de surveiller toutes les personnes entrées en contact avec des malades ont été des éléments-clés pour éviter la catastrophe.

Par figaro iconDavid Baché – le 24/10/2014  23:29:51