DR. Oumar Mariko, ancien leader de l’aeem« Le mouvement démocratique a échoué »

Si Me Mountaga Tall du CNID Faso Yiriwa Ton et Tiébilé Dramé du Parena, les deux autres orateurs du jour, ont quelque peu reconnu les mérites de l’après 26 mars 1991, Dr. Oumar Mariko dira que « le bilan est tout simplement négatif pour la simple raison que les aspirations pour lesquelles le peuple s’est sacrifié n’ont pu être réalisées ». Dr. Oumar Mariko indique, à cet effet, que dans tous les domaines, rien ne se fait comme prévu par le soulèvement populaire de 1991.

A ce titre, il a fustigé « la situation à l’école où on n’a plus d’enseignants pour encadrer leurs enfants, l’Etat s’étant désengagé pour laisser la charge sur le dos du peuple. L’école est devenue la propriété de la classe bourgeoise. L’école est par terre ». Concernant la santé, le secrétaire général du parti Sadi d’expliquer que tous les maliens n’ont pas accès à la santé dans la mesure où elle reste toujours chère pour le citoyen lambda.

Selon le leader du parti Sadi, « l’emploi est une farce et plus grave l’Etat se permet de déposséder les paysans de leurs terres au profit d’opérateurs économiques, jetant ainsi ces bras valides sur le chemin de l’exil ».

Quant à  la corruption, Oumar Mariko la trouve « galopante après 26 mars 1991 en témoignent les rapports du Vérificateur général ». La justice, selon l’honorable Oumar Mariko, est aussi un talon d’Achille de notre démocratie. « Des journalistes de la Radio Kayira ont été condamné à un mois d’emprisonnement ferme à Ségou pour avoir dénoncé les magouilles à l’Office du Niger autour de la gestion de la redevance eau et de l’utilisation des fonds pour la lutte contre la jacinthe d’eau. Et quelques mois après, c’est le Vérificateur général qui est venu nous réconforter dans son rapport où il y évoque ces mêmes malversations », a prêché Oumar Mariko.

Oumar Mariko déplore également les survivances des réformes économiques de Moussa Traoré en 1985 qu’on retrouve dans la Déclaration de politique générale (DPG) du premier ministre Modibo Sidibé pourtant adoptée à l’Assemblée nationale par les députés des partis issus du mouvement démocratique. Il appelle à cet effet à démettre l’actuel Premier ministre avec une censure à l’Assemblée nationale que devront soutenir les députés du mouvement démocratique que sont l’Adéma, le RPM, l’Urd, le Parena, le CNID, le parti SADI.

Abdoulaye Diakité

L’ Indicateur Renouveau 23/03/2011