Douanes, Impots et domaine: Les dessous des limogeages des DG

Selon le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Sidiki N’Fa Konaté, les révocations qui se produisent s’inscrivent dans la lutte contre la corruption. Une lutte qui passe par le changement à la tête de certaines structures publiques. La longévité des responsables des services est présentée comme l’une des raisons de leur révocation.

De sources sûres, ATT a entrepris de remplacer tous les DG et les PDG qui ont plus de cinq ans à leur poste. Cette mesure ne devrait pourtant pas frapper certains des DG relevés comme celui des douanes, le colonel Amadou Togola, qui avait été nommé en fin 2008 seulement.

De même, le néologisme dans le lexique de vérification, « Manque-à-gagner », ne le concerne pas non plus. Car, son service a revendiqué à son dernier exercice budgétaire, une hausse de recettes de l’ordre de plus de 6 % par rapport à l’année précédente (2009).

Il aurait également procédé à des innovations pouvant aboutir à l’amélioration du cadre de travail et au maintien de la cadence de performance. Faut-il rappeler que les douanes maliennes ont réalisé en 2010 des recettes de 283 milliards de F CFA, soit 3 milliards de F CFA d’excédent.

Si Dionké  Diarra avait plus de dix ans à la tête des impôts, ses résultats ont toujours été présentés comme performants. En 2010, la structure dirigée par M. Diarra a dépassé de 345 millions de F CFA ses prévisions de recettes, qui étaient fixées à 370 milliards de F CFA, soit un taux de réalisation de 101 %.

Pour ce qui est des services des domaines et du cadastre, ils ont fait une réalisation de 49,8 milliards de F CFA contre une prévision de 45 milliards de F CFA sous son ex-DG, Boubacar Kardjigué Coulibaly qui a également été relevé par le président de la République lors du conseil des ministres du mercredi 20 avril dernier.

Aux services de régulation des marchés publics, des réformes adoptées ont été  présentées comme sources de prouesses.

Paradoxe

Le paradoxe est que les performances dans ces différentes structures publiques n’ont pas mis leurs responsables à l’abri de l’abrogation de leur décision de nomination. Une décision qui ouvre un autre débat autour de la fiabilité et la sincérité des chiffres publiés par ces structures comme des acquis.

ATT a-t-il cru aux rumeurs qui faisaient état des résultats bedonnés  au niveau de certains de ces services tels que les douanes et les impôts ? Si ces interrogations venaient à s’avérer autant dire que le chef de l’Etat aurait bien raison de ne pas vouloir livrer son Vérificateur général à des moments cruciaux de son mandat. Et le risque de poursuite judiciaire demeure réel contre certains des DG relevés.

Pour l’instant,   c’est la bouche fine en attendant le dernier feuilleton des vents de révocations.

Markatié  Daou

L’ Indicateur Renouveau 27/04/2011