De quoi je me mêle : La direction du Point-G invente la lettre d’attribution orale

Cinq cent millions de Fcfa plus tard. Branle-bas.  Des terrains furent donc donnés à Yirimadio. Emplacement, numéros, tout est là. Sauf que la lettre d’attribution est orale. Un faux ? Attention à ma fâcheuse homonymie avec Charles Fau. L e directeur de l’hôpital, un grand protégé de la nation, n’a rien à y voir. La preuve : il passerait les jambes sur la table, un journal en main et il délèguerait  tout à son adjoint.  Comment ai-je appris tout ça ? Eh bien, dans le lot des bénéficiaires oraux des lots, j’ai  mon ami de 56 ans et de 56 kilos, professeur agrégé, ancien député, guitariste, activiste culturel, écrivain et champion de la course à pied quand c’est utile.

Comme ce jour, où  poursuivi par un colosse, essoufflé et tenant  en main la dernière plaque qu’il n’a pas eu le temps de planter sur son lot, mon multi-talentueux ami déboule chez lui et demande à son épouse d’ouvrir l’armoire pour qu’il s’y cache.   Il part mettre une emprise sur le lot que la direction du Point-G lui indiqua et y rencontre  le colosse, le vrai proprio. L’hercule  prend mon frêle ami  par le col, le soulève et veut le jeter à terre. Mon ami est agile et se retrouve  sur ses jambes, avant d’évaluer rapidement le risque et de détaler de toutes ses forces. Direction : Point-G où il n’est pas admis pour cause de sit-in -c’est un lundi-. Puis repli  tactique chez lui où il renverse, dans sa course, son garçon de douze ans. Un gros bobo à la tête du garçon, mais on ne peut pas entrer au Point-G. Sit-in !  

Adam Thiam

Le Républicain 10/05/2011