De quoi je me mêle ? : Ah, vraiment les Peuls et la danse…

Au Mali, ils sont très forts et je n’en dirai pas plus. Au Niger et au Burkina, c’est pareil.  Même au Nord Nigéria, au  Cameroun, au Tchad et au Soudan, on ne peut pas les éviter. Ils sont tous pareils quel que soit leur degré de sophistication. Même président du parlement, on les voit portant un couvre-géant ainsi qu’une radio douze piles en bandoulière. Ensuite, dans les événements, genre nuit de Niafunké, de Diré ou festival de  Douentza, ce sont eux qui, en pleine nuit, portent des lunettes fumées avec  étiquette d’origine : rayban made in China.

Hommes comme femmes, parfaite égalité sur ce plan. Il y a un troisième signe surtout remarqué dans les différents festivals de Tabital Pulaaku, leur association culturelle : la grande similitude entre leurs danses. Les peuls du Burkina viennent, c’est la flûte et la danse du cou. Les Peuls de Mopti viennent, flûte et danse du cou. Les Peuls du Niger viennent : la flûte et le cou D’où, lors d’un festival Tabital, l’indignation amusée d’un cousin Kanté qui lança : Nga fula fassa len ! Traduction libre : Qu’ils sont mous les Peuls !  Et au cousin de demander immédiatement que cesse la danse du naja ou on ramène manu militari les Peuls en Ethiopie. C’est vrai qu’au vu de leurs mouvements sur scène, on voit tout de suite que le grand-père de James Brown ne venait pas de Wouro Nguia. Mais tout de même, il y  a de l’énergie chez Alou Sam. Et lui, c’est un Peul, cent pour cent. Et il le restera « zouska la moort » comme il dit dans un de ses morceaux qui fait en ce moment un tabac. Même s’il est chanté en bamanan.  

Adam Thiam
Le Républicain 28/06/2011