COUR D’ASSISES: La nécessité d’une prise de conscience

A la barre Béchir Sinoum n’a pas hésité de soutenir qu’il n’avait pas l’intention de faire exploser la grenade et de tirer des coups de feu sur le portail, le mur d’enceinte et  les gardiens tout en tentant de faire  exploser la bonbonne de gaz. En fait,  il avait fait quatre blessés dont certains graves. Il s’agit de Amadou Maïga, employé de commerce, Breïma Traoré, chauffeur, Alou Badra Kanté, courtier et Boubacar Dramé agent de sécurité à l’Ambassade de France. On a regretté  la mort de Alou Badra Kanté qui n’a pas pu tenir malgré les soins médicaux.

Dans son allocution de clôture, le Procureur Général Souleymane Coulibaly, près la Cour d’Appel de Bamako,  s’est réjoui de la réussite de cette session au cours de laquelle 57 dossiers ont été jugés sur 61 inscrits au rôle.  » C’est dire que seules trois affaires ont été renvoyées à prochaine session. Le taux d’exécution peut être estimé à 95,08%. Ce résultat appréciable a été possible grâce aux efforts fournis par tout un chacun. Je veux parler du gouvernement, des acteurs de la justice, du public, de la presse etc. « , a-t-il argué avant d’ajouter :  » Ces journées passées ensemble ont été très riches en enseignement tant pour la Cour elle-même que pour les accusés et les autres. Elles ont focalisé l’attention sur les maux qui gangrènent nôtre société et constitués en partie des infractions qui viennent d’être jugées.

A travers les sentences prononcées, la société a réagi en donnant à chaque cas la réponse appropriée à travers la Cour ». Pour lui, la meilleure solution est une  plus grande prise de conscience par chacun du rôle qui doit être le sien. Malheureusement, a-t-il dit, il y a encore à faire dans ce domaine.
En ces temps qui courent, le robeux en chef du parquet de la Cour d’Appel pense que la vigilance doit être de mise et aucun détail ne doit être négligé.  » La dénonciation dans la plus grande discrétion aux autorités compétentes des individus aux comportements suspects est un devoir pour chacun de nous si nous voulons vivre dans l’environnement sécurisé auquel nous espérons tous « , a-t-il averti.

A noter que cette session a permis d’examiner 61 dossiers. Les décisions rendues se présentent comme suit : 2 cas de condamnation à mort, 11 cas à la réclusion à temps, 24 cas à l’emprisonnement ferme, 10 cas à l’emprisonnement avec sursis, 4 cas par contumace, 21 acquittements, 2 cas d’action publique éteinte, 3 cas de renvoi à la prochaine session. S’y ajoutent des amendes prononcées à 15 millions FCFA, des remboursements ordonnés à 6,392 millions et des dommages intérêts accordés à 1,5 millions FCFA.

M.MAÏGA

Le Scorpion  30/11/2011