Communiqué du parti Sadi sur la mort de 23 migrants africains

Oumar Mariko

Le Parti SADI condamne la mort de 23 migrants subsahariens dans l’enclave espagnol de Melilla et demande au Haut-commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés, l’ouverture d’enquêtes indépendantes et crédibles pour situer les responsabilités.

Le monde entier a suivi avec émotion et consternation la répression brutale, inhumaine et disproportionnée exercée par les forces de l’ordre du Royaume du Maroc à l’encontre des migrants subsahariens qui voulaient franchir le grillage de sécurité de l’enclave de Melilla pour rejoindre l’Espagne.
La brutalité de la répression a occasionné plusieurs morts (estimés entre 23 et 27) et de nombreux blessés. Elle reste la seule option que l’Europe privilégie pour se barricader en s’appuyant sur certains Etats du pourtour méditerranéen, le Royaume du Maroc notamment.
La politique migratoire de l’Europe se traduit par l’externalisation de ses frontières. Profitant d’un rapport de force déséquilibré, l’Union Européenne délègue le contrôle de ses frontières et sous-traite ses propres responsabilités en matière de protection internationale contre espèces sonnantes et trébuchantes pour les pays-tiers qui acceptent de jouer le rôle de gendarme.
Les évènements tragiques survenus le 24 juin 2022 à Melilla ont provoqué un véritable choc dans l’opinion publique africaine et européenne. Ils éclairent à suffisance sur l’extrême brutalité de la force, les violations massives et systématiques des droits humains au cours de cette opération qui s’apparente à de véritables exécutions sommaires.
Devant la gravité de la situation, le Parti SADI :
– S’incline devant la mémoire des migrants qui ont perdu la vie et souhaite prompt rétablissement aux blessés ;
– Condamne la politique migratoire de l’Union Européenne et sa pseudo- approche humanitaire qui constitue une véritable atteinte aux droits humains et une fuite de ses responsabilités en matière de protection internationale ;
– Exprime son étonnement et sa consternation face aux agissements des garde-frontières marocains et face au silence des nombreuses organisations africaines des Droits Humains ;
– Demande aux Etats africains de revoir définitivement leurs politiques de développement qui constituent la cause principale de cette perte de perspective pour notre jeunesse ;
– Demande au Haut-commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés de diligenter l’ouverture d’enquêtes indépendantes et crédibles pour situer les responsabilités de cette tragédie.

Bamako, le 28 juin 2022
Le Bureau Politique

Rédaction Diasporaction