TENSION DIPLOMATIQUE ENTRE LE MAROC ET L’ESPAGNE: La vie des migrants utilisée comme moyen de pression dans l’affaire Sahara occidental ?

La photo d'illustration

Au total 23 migrants d’origine africaine sont morts lors d’une tentative d’entrée vendredi le 24 juin 2022 de près de 2.000 d’entre eux dans l’enclave espagnole de Melilla, au nord du Maroc. Ce massacre qui a fortement fait des indignations de part le monde, serait plutôt le moyen politique trouvé par les autorités marocaines pour répondre coût par coût à l’Espagne dans l’affaire « Sahara Occidental». 

  

“La ruée des migrants vers les barrages, c’est le délaissement de la zone de délimitation très souvent par les autorités marocaines en représailles aux multiples prises de position du gouvernement espagnol vis-à-vis du conflit du front polisario ( Groupe Séparatiste au sud du Royaume Chérifien )”. Un témoignage d’un jeune étudiant résident au Maroc, qui en dit long sur cette affaire aux allures politiques.

En effet, la dernière bourde occasionnée était due à l’ouverture du barrage qui séparait les deux pays parce que le Chef du Polisario, Brahim Ghali avait été admis sous un nom d’emprunt dans un hôpital de Logroño (Espagne) pour des soins sans qu’il ne soit inquiété par le gouvernement espagnol. L’ouverture qui, il faut le rappeler, a permis l’entrée de plus de 8.000 migrants marocains, dont de nombreux enfants, dans l’enclave espagnole de Ceuta, sous l’œil passif des autorités marocaines. A croire que la vie des paisibles migrants est utilisée comme monnaie d’échange ou encore un moyen de pression de la part du royaume Chérifien face à la crise diplomatique entretenue contre le royaume d’Espagne. Dans ce massacre qui a coûté la vie à plus de 23 personnes, la même hypothèse est mise dans la balance par plusieurs observateurs et spécialistes en diplomatie internationale.

Après 30 ans d’immobilisme, le cessez-le-feu a été interrompu au Sahara occidental. Au sortir de la colonisation de ce territoire par l’Espagne, le conflit oppose depuis 1975 le Maroc au Front Polisario, un mouvement indépendantiste sahraoui soutenu par l’Algérie. Une situation dramatique marquée par l’échec des Nations Unies à faire aboutir un processus de paix dont dépend le sort des dizaines de milliers de réfugiés.

Abdrahamane B Kouyaté

Rédaction Diasporaction