Campagne présidentielle au Mali: Où sont partis les candidats ?

Une semaine après le lancement officiel de la campagne pour l’élection présidentielle 2018 au Mali, silence radio pour la plupart des 24 candidats en lice. Difficile de voir des cortèges de candidats en campagne illustrant une élection dont l’avant campagne faisait le chou gras dans la presse malienne et internationale. Comparativement à l’élection présidentielle de 2013, beaucoup d’observateurs estiment que les populations n’ont pas la tête pour cette élection alors que pour d’autres, les candidats ont peur de mettre les moyens dans une élection dont-ils savent perdu d’avance.

“On ne réveille pas une personne qui ne dort pas’’, a-t-on coutume de dire. Cet adage est une réalité depuis le lancement des hostilités pour la campagne électorale en République du Mali. Sauf que les candidats qui aujourd’hui font semblant de dormir connaissent la mesure de la chose plus que qui conque en matière des élections.

Effet, depuis le 7 juillet 2018, date de démarrage de la campagne présidentielle, difficile de voir ou d’entendre certains candidats en lice pour briguer la magistrature suprême sur un meeting politique. Si Ibrahim Boubacar Kéita, président sortant, Soumaïla Cissé, chef de fil de l’opposition, Aliou Diallo, Mountaga Tall, Yeah Samaké,… ont, selon la tradition, présenté leurs projets de société à la presse, par contre, plusieurs candidats sont abonnés absents. Certains sont sur le terrain sans medias et d’autres jusqu’à présent sont terrés chez eux comme si de rien n’était. Une situation, qui expliquerait la morosité de la campagne électorale aujourd’hui.

Des observateurs avertis de la chose politique estimeraient, comme quoi, l’attitude actuelle de certains candidats tels Modibo Kone, Daba Diawara, Mamadou Diarra, Mohamed Ali Bathily, Mamadou Traore, Hamadoun Toure, Modibo Kadjoke, Adama Kane, Kalfa Sanogo, Oumar Mariko,… qui sont restés presque silencieux en cette période de campagne présidentielle, traduit la peur et la méfiance d’investir dans une élection que l’on reconnaît déjà perdue d’avance, de par la dure réalité du terrain. Si la taille du Mali en terme de superficie, est une équation difficile à résoudre pour ceux-ci, il est sans doute clair que seuls les durs peuvent avancer dans de pareilles circonstances dans un pays où la sécurité reste l’une des plus grandes incertitude  en dehors du manque de moyens qui semble être la partie immergé de l’Iceberg  chez ces candidats. Le manque de moyens, c’est le véritable souci au quel font face ces candidats, à tel enseigne que l’on est tenté de se demander si ces derniers comptaient sur une manne qui devrait leur parvenir du ciel pour bien battre le candidat IBK dont nul ne doute de la capacité à mettre les moyens en jeux.

Par contre pour d’autres, cette élection qui en réalité devrait constituer une occasion pour les maliens et maliennes de choisir l’homme qui aura la lourde responsabilité de répondre à leurs aspirations profonde, prouve de par l’ambiance actuelle, que les Maliens n’ont pas la tête aux élections. Mais plutôt pensent à comment faire face à l’insécurité de plus en plus menaçante et surtout gérer cette période de saison agricole. Ce qui expliquerait le désintérêt de cette élection pour la population.

Pour le moment, après son teste réussi au stade du 26 Mars, et le silence radio de plusieurs candidats, le candidat sortant IBK, se voit renforcer dans sa position. Mais il est  trop tôt pour l’heure,  de parler de favori.

                                                                                             Kévin