Biennale artistique et culturelle : Des constats amers à corriger rapidement


Evaluation  du processus de la délocalisation de la Biennale artistique et culturelle, était l’une des principales préoccupations du forum culturel de Mopti. Présidé par Hamane Niang, ministre de la culture, le forum a enregistré la participation des cadres du ministère de la culture, les gouverneurs des régions, les Présidents des Assemblées régionales, les représentants de départements ministériels et du haut conseil des collectivités. Ce forum a aussi enregistré la participation des directeurs régionaux de la culture, des directeurs des troupes, des chefs des missions culturelles, des Maires des Communes urbaines de Kayes, de Sikasso, de Mopti et du représentant du Maire du District de Bamako. Mais, l’on pouvait aussi saluer la présence de personnes ressources et des anciens responsables de la biennale et de la culture au Mali. Pendant deux jours, les participants repartis dans  deux ateliers ont fait un certain nombre de constats.

Ce sont : la confusion de rôles entre les différents acteurs au niveau institutionnel, l’inadéquation et l’inadaptation du texte réglementaire actuel. Par rapport à la périodicité de la biennale, le forum a constaté le caractère indéterminé du calendrier de la phase nationale de la Biennale qui  ne   tient pas compte du calendrier scolaire et les exigences du  tourisme international. Pire, il a été constaté que toutes les compétences, toutes les énergies et toutes les ressources ne sont pas explorées et utilisées dans le cadre du processus d’organisation de la biennale. En ce qui concerne les aspects techniques, le forum a mis l’accent sur la faiblesse des capacités techniques et organisationnelles des collectivités et des autres acteurs à la base  et les difficultés pour les services techniques déconcentrées à mener des recherches de qualité sur le riche patrimoine en vue de son exploitation.

Le doigt a été  porté sur la dislocation automatique des troupes dès la fin de la tenue de la biennale et l’impossibilité de constituer une troupe permanente et une vraie mémoire de la biennale. Dans le domaine de la mobilisation, le forum a dénoncé  la faible mobilisation populaire dans les salles et les  stands d’exposition lors de la biennale et la faiblesse de la reproduction et la programmation des troupes. Mais, surtout, la faible implication des composantes de la société civile.

Quant à la formation et le renforcement des capacités, le forum a constaté une insuffisance notoire de personnel qualifié dans l’encadrement artistique au Mali et le faible  niveau technique aux niveaux régional et local. Par rapport au financement, le forum a noté l’insuffisance de la contribution de l’Etat dans le financement des activités et la non inscription budgétaire de la biennale au niveau régional et local. L’accent a aussi été mis sur le retard dans la mise à disposition du budget destiné aux activités de la biennale, sans oublier la faible mobilisation des financements privés et la gestion peu transparence  des ressources mobilisées. Par rapport à l’exploitation des produits de la biennale, le forum a constaté la faible  qualité technique des produits et leur non disponibilité  sur le marché et dans les médias. Le risque de piraterie des œuvres et le manque d’espace pour les troupes et  les disciplines après la biennale ont été dénoncés.

Assane Koné

Le Républicain 03/06/2011