ATT a Mopti avec Soumaila Cisse et Modibo Sidibe / Quelle signification ?

Aux yeux des observateurs il passait déjà depuis belle lurette pour candidat à la présidentielle de 2012. Sa demande de mise à la retraite déposée la semaine dernière fait par cet officier général de police constitue la preuve que le candidat n’attend plus que d’être investi. L’autre présence  fortement remarquée est celle de Soumaila Cissé. Il vient de terminer son double mandat à la tête de l’Uemoa et son parti, l’Urd, se réunissait samedi et dimanche pour l’investir comme son candidat à une présidentielle  tant convoitée. Mais samedi soir, il fait savoir à ses camarades qu’il est invité à la finale de la Coupe Att.

Quoi d’anormal dans tout cela ? C’est que vendredi, il n’était question, dans les commentaires de la capitale, que de la seule invitation adressée à l’ancien premier ministre par son ex patron qui était lui-même attendu à Mopti. Et pour presque tout le monde, c’était la preuve manifeste qu’Att tombait enfin le masque et se décidait à rouler ouvertement pour celui que d’aucuns considèrent volontiers comme son poulain. La donne Soumaila Cissé à Mopti a donc quelque peu gâché la fête des Modibistes. Sans que l’Urd se frotte les mains pour autant. Parce que dimanche, Att, cauchemar  des analystes même les plus perspicaces, se montrait à Kayes pour l’inauguration de l’Aéroport de cette ville avec un… troisième larron : Dioncounda Traoré. Il avait, rappelons-le, il y a quelques semaines à l’Ecole interarmes de Koulikoro, nostalgique de la tenue des para-commandos, demandé au président de l’Assemblée nationale, par ailleurs candidat de l’Adema, la permission de porter cette tenue « au même moment l’an prochain ». Après donc qu’il ait transmis le flambeau à son successeur. Un message implicite, y ont vu des téléspectateurs.

Les mêmes, littéralement sciés, ont estimé,  l’an dernier, que le fait qu’Att soit allé remettre à IBK le carquois de Kouroukan Fougan qu’il venait de recevoir des mains des chasseurs du Mandé, mettait fin à toutes les supputations. Pour eux, le président venait d’adouber le chef des Tisserands. Et quand il fit un éloge appuyé à Soumaila Cissé présent dans les tribunes à la biennale 2010 à Sikasso, nombreux furent ceux qui y virent une preuve manifeste de son choix pour son malheureux challenger de 2002. Même déductions pour Modibo Sidibé, lorsque dans sa causerie très médiatique du 8 juin, Att fit part de ses appréciations sur l’homme. Que signifie donc tout ce jeu ? Eh bien simplement que le président sait qu’il est un enjeu. Qui, dans un sens, est même plus important pour l’élection. Car il n’est pas n’importe quel électeur. En attendant, il nous fera mentir autant de fois que nous essayons de voir dans chacun de ses actes un pas pour un candidat et contre un autre.  

Adam Thiam

Le Républicain  19/09/2011