Aliou Boubacar Diallo de Wassoul’Or : «Le Mali a un réel potentiel pétrolier et gazier»

Président directeur général (PDG) de Wassoul’Or et de Petroma Inc, Aliou Boubacar Diallo (57 ans) rivalise avec de puissantes multinationales de l’exploitation minière. Détenteur de la seule société à capitaux majoritairement maliens dans ce secteur, il est également pionnier dans la recherche de gaz et de pétrole. Il a récemment accordé un entretien à nos confrères de Le Nouvel Economiste (Bruno Fanucchi) dont nous reprenons ici certains passages qui témoignent de son ambition pour le Mali.

« Il ne sert à rien de brasser des milliards quand, à côté, vous avez des gens qui n’arrivent même pas à manger trois fois par jour » ! Telle est la conviction profonde d’Aliou Boubacar Diallo. Self-made man de 57 ans, il est le fondateur et PDG de la société minière Wassoul’Or, première société de production industrielle d’or à capitaux majoritairement (75 %) maliens. Il est également président-fondateur de Petroma Inc, société domiciliée au Canada et spécialisée dans la recherche de pétrole et de gaz au Mali.

Aujourd’hui, il se positionne comme un véritable « pionnier » qui, toujours à la pointe de l’innovation technologique, participe au développement de son pays. Président d’honneur de l’Alliance démocratique pour la paix (ADP/Maliba), qui compte neuf députés au Parlement, cet homme d’affaires s’est aussi beaucoup investi dans sa Fondation, Maliba (le Grand Mali). Une organisation créée en 2012 pour faire profiter aux populations locales les retombées économiques et sociales de ses principaux sites de production.

Depuis des décennies, le secteur de l’or attire beaucoup d’investisseurs étrangers au Mali. De grandes mines industrielles (Anglogold, IamGold, Resolute…) ont été mises en production. Mais, a rappelé Diallo dans l’interview accordée à Le Nouvel Economiste, « une seule société malienne a pu percer : notre société de recherche qui s’appelait d’abord Sodinaf (Société pour le développement des investissements en Afrique) et qui avait obtenu un permis de recherche en 1992, à Faboula, dans la région aurifère de Sikasso ».
Créée en février 2012, Wassoul’Or vient de redémarrer sa production sur le site de Kodiéran en début d’année… Redémarrage, car la société avait connu des difficultés suite à la crise politico-sécuritaire de 2012-2013.

« Mais nous avons apuré l’intégralité du passif exigible de la société pour ensuite procéder à des investissements de plus de 50 millions d’euros dans des équipements neufs. Nous avons embauché de nouveaux personnels compétents aussi bien dans la sous-région qu’à l’international. Ce qui nous permet de redémarrer l’exploitation industrielle de la mine de Kodiéran, dans la région de Sikasso, précisément dans le Wassoulou », a précisé M. Diallo.

« Wassoulou signifie : la terre par laquelle tu peux te vanter ! A travers le nom de notre société Wassoul’Or, nous espérons produire de l’or dont le Mali pourra un jour se vanter », espère-t-il.

Et de préciser : « Deux autres sites vont être rapidement mis en production : Tagoua d’ici un an et Traorela dans deux ans. Mais le retour de la paix au Mali est la condition sine qua non pour la pérennité de tout ce que nous sommes en train de faire sur le plan industriel et minier. Sans paix, rien ne peut être durable ».

L’homme d’affaires est également engagé dans la prospection du gaz et du pétrole avec Petroma-SA. « Le Mali possède un potentiel géologique considérable et a aujourd’hui une crédibilité certaine à accoucher de grandes mines d’or. S’il n’y a pas de découvertes, vous n’avez rien. Mais s’il y a une bonne découverte, c’est le jackpot. Je prends donc des risques dans un environnement avec une forte probabilité de découvertes », a indiqué le PDG de Wassoul’Or et Petroma-SA.

Et d’ajouter, « tout le monde sait que le Mali est un pays minier qui a même été le 1er producteur mondial d’or à l’époque de Mansa Musa. Le Mali a un réel potentiel aurifère. Il en va de même pour le pétrole et le gaz ».

Plus de 80% du Mali se trouve dans un grand bassin sédimentaire. Il s’agit du bassin de Taoudéni réparti entre le Mali, l’Algérie, la Mauritanie et le Niger. « Dans les autres pays, ils ont pu trouver du pétrole. Ce serait une malédiction sans précédent si le Mali n’en découvrait pas à son tour. Je crois en notre potentiel géologique », a indiqué Aliou Boubacar.

« L’objectif pour nous est d’être un grand producteur d’or au niveau sous-régional. C’est pour ça que nous avons des permis de recherche dans la sous-région pour devenir un grand acteur de l’or dans cette partie de l’Afrique… Cet objectif est à portée de main », a-t-il poursuivi.
« Notre engagement communautaire et humanitaire se matérialise par la Fondation Maliba. Celle-ci vise à pérenniser l’idéal social et de solidarité qui m’a toujours animé et qui est aussi celui de mes camarades politiques de l’Alliance démocratique pour paix que j’ai fondée en 2013 », a-t-il indiqué à propos de ses actions sociales et humanitaires.

Et, a précisé le self made man, « nous construisons et rénovons des écoles et des centres de soin, nous distribuons des vivres, nous construisons des mosquées dans la région du Wassoulou. Mais nous avons également fait œuvre utile dans le Bélédougou dans le village où nous produisons de l’électricité avec de l’hydrogène naturel sans émission de CO2. C’est une première ».

Moussa BOLLY (Synthèse) (avec Le Nouvel économiste)