Abdel Aziz Ould Mohamed, Vive-président du Bureau des Jeunes Arabes du Mali

22 Septembre  Les 21 et 22 janvier dernier, vous teniez à Tombouctou votre congrès. Comment s’il-t-il déroulé?

Adelaziz: Le 1er congrès, auquel vous faites allusion, a été préparé des mois durant par un comité essentiellement composé de jeunes arabes de toutes les localités du Mali. Kidal et Gao n’ont pas pu faire le déplacement, pour des raisons de sécurité. La réunion s’est déroulée dans de très bonnes conditions. Au finish, nous avons mis en place un Bureau consensuel et avons élaboré un plan d’actions bien réfléchi.

Que comprend ce plan d’actions, à court, moyen et long terme?

Je voudrais tout d’abord signaler que ce plan d’actions faisait partie des objectifs majeurs du congrès. Il compile tous les problème des jeunes, liés au chômage, à l’emploi, à l’éducation, à la santé… Ce plan d’action se décline en cinq composantes, que sont la sécurité, naturellement, l’éducation et la santé, l’emploi et la formation professionnelle, la contribution citoyenne des jeunes et l’apport des jeunes dans le développement de la région de Taoudéni. Sur les deux ans qui sont accordés au Bureau, il faudra donner à chaque activité une échéance que nous devrons respecter. Pour le court terme, il y a la région de Taoudéni, pour laquelle il y a beaucoup d’ambitions et de défis à relever. Nous nous donnons le devoir de répondre aux aspirations des uns et des autres. Bien sûr, avec l’appui des autorités, des cadres et de toute la population. Le moyen et long termes seront dédiés à tous les sujets transversaux de développement, dont les problèmes sont partagés par tous les jeunes du Mali.

Avez-vous les moyens de vos ambitions?

C’est connu dans tout le monde entier: les jeunes ont des ambitions, mais n’ont pas assez de moyens. Mais le credo chez nous est plutôt qui veut peut. Notre pays et toutes les couches socioprofessionnelles qui le composent savent que ce que nous avons décidé d’accomplir est ambitieux. D’ailleurs, c’est ce qui nous a poussés à l’être. Nous espérons que leur soutien ne nous fera pas défaut. Parce que ce que nous ambitionnons concerne toute la jeunesse du Mali en général et celle des localités du Nord en particulier.

La création de la région de Taoudéni a suscité  des commentaires… pas toujours objectifs…

C’est vrai. Mais je crois que c’est un abus que de croire que cette région a été créée pour les Arabes. Il est indéniable que les Arabes sont majoritaires dans la région, comme les Senoufo sont majoritaires à Sikasso ou les Sonrhaï à Gao. Cela ne veut pas dire qu’un Bambara ne pourra pas vivre à Taoudéni. C’est illogique. Ceux qui veulent chercher le diable dans le détail peuvent faire croire que c’est pour faire plaisir aux Arabes. Je crois surtout que c’est une volonté politique de l’Etat, qui veut développer toutes les zones du pays. Si l’Etat, qui est dessus de nous, décide, en commun accord avec l’Assemblée nationale, une institution issue du vote populaire, de faire d’un petit village la capitale du Mali, je crois qu’il faut respecter cette décision.

Propos recueillis par Paul Mben

22 Septembre 13/02/2012