A 24 heures de la signature de l’accord à Bamako La CMA paraphe aujourd’hui à Alger, mais n’est « pas concernée par la signature du 15 mai »

 

Il a fallu 75 jours après le paraphe du document à Alger, par le gouvernement malien, pour que les rebelles de la CMA se déterminent à faire autant. Après plusieurs rendez-vous manqués, de Kidal le 17 mars ; de Bamako, le 15 avril, tout porte à croire que celui du 14 mai à Alger sera le bon. « La CMA s’engage à parapher », nous dit avec précaution, un membre de la médiation, en précisant qu’il ne peut rien affirmer. Hier mercredi, des parties prenantes à cette cérémonie ont quitté Bamako pour se rendre à Alger où la cérémonie a lieu aujourd’hui. C’est dire que le travail au corps de la médiation algérienne a porté fruit, en réduisant la résistance des plus récalcitrants de la CMA.

Ils s’engagent à parapher le document, et peut être signeront-ils ? La médiation algérienne ne l’affirme pas. « Tout est possible », selon un membre de la médiation internationale. Ainsi d’Alger, après la signature, les membres de la CMA pourraient se rendre directement à Bamako pour la signature ? Rien n’est moins sûr, car selon une source bien informée, « la CMA s’est engagé à parapher, mais dit qu’elle n’est pas concernée par la signature du 15 mai à Bamako ».

Hier mercredi 13 mai, le Gouvernement a produit une déclaration « face à la brusque détérioration de la situation au Nord du pays », soulignant qu’à quelques heures de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger, dont la cérémonie solennelle est fixée au 15 mai 2015, des affrontements se multiplient dans la zone de Menaka entre groupes armés, mettant en péril la paix.
Le gouvernement durcit le ton

« Le Gouvernement du Mali dénonce toute violation du cessez-le-feu et prend à témoin la Communauté internationale d’une telle situation, qui, si elle se développait, mettrait en danger la vie des paisibles populations de Ménaka. Le Gouvernement du Mali, dans le souci constant de préserver la paix, rappelle que les Forces armées du Mali (FAMA) se trouvent aujourd’hui être cantonnées à Ménaka. Si dans cette situation, les FAMA étaient attaquées, elles se retrouveraient en position de légitime défense, et comme tel, en tireront toutes les conséquences ».

Le Gouvernement du Mali interpelle la MINUSMA devant l’éventualité d’une telle dégradation de la situation et l’invite à assumer toutes ses responsabilités, poursuit le communiqué. « Le Gouvernement du Mali espère que la perspective de la conclusion d’une paix durable pour l’ensemble du Mali inclinera la CMA à faire preuve de retenue pour donner à la paix toutes les chances d’être une réalité, conformément à l’aspiration de l’immense majorité des Maliens », conclut le communiqué.

B. Daou

Source: Le Républicain-Mali 14/05/2015