Dans un contexte de digitalisation croissante et de multiplication des discours en ligne, le procureur de la République du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, Dr Adama Coulibaly, appelle à une régulation responsable de la liberté d’expression sur Internet. « La liberté d’accord, mais l’ordre public, l’honneur et la dignité doivent être pris en compte », a-t-il affirmé lors d’un échange axé sur le cadre légal de la presse et les enjeux numériques.
Le magistrat rappelle que sa juridiction est compétente pour connaître des affaires relevant de la Loi n°00-046 du 7 juillet 2000, qui encadre le régime de la presse et les délits de presse au Mali. Pour lui, si la liberté d’expression est un droit fondamental, elle doit néanmoins s’exercer dans les limites de la légalité. « La liberté ne peut prendre le dessus sur l’intérêt général », insiste-t-il.
Dans la lutte contre la cybercriminalité, Dr Coulibaly met aussi l’accent sur la prévention. À ses yeux, la répression ne peut être l’unique réponse. Il plaide ainsi pour un renforcement de la sensibilisation et de l’éducation à l’usage responsable du numérique. Une stratégie préventive qui vise à conscientiser les citoyens, en particulier les jeunes, sur les risques juridiques et sociaux liés à leurs publications en ligne.
Créé par la Loi n°2019-056 du 5 décembre 2019, le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité a pour mission principale de réprimer les infractions commises à travers les technologies de l’information et de la communication. Face à l’explosion des contenus diffamatoires, haineux ou mensongers sur les réseaux sociaux, l’institution cherche à concilier liberté d’expression, protection de l’ordre public et respect de la dignité humaine.
En somme, le procureur Coulibaly appelle à une citoyenneté numérique responsable, où chaque internaute est conscient que sa liberté s’arrête là où commence celle des autres.
La rédaction
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