1,5 milliard de FCFA pour l’amélioration de la production cotonnière et céréalière

La rencontre qui s’est déroulée le jeudi 28 avril au siège de « Kafo Jiginew » a été l’occasion, pour le directeur général Alou Sidibé, d’affirmer que « Kafo Jiginew » est une institution de microfinance dont la mission consiste à offrir des services financiers de proximité (épargne, crédit, micro assurance, transferts d’argent et autres prestations) au plus grand nombre de personnes au Mali pour l’amélioration de leurs conditions de vie.

Depuis 24 ans, « Kafo Jiginew » est au service des producteurs de coton et vivriers du Mali-Sud qui sont à son origine. Malgré un environnement socio-économique difficile, « Kafo Jiginew » continue de développer ses activités de collecte d’épargne et d’octroi de crédit, à travers ses 168 guichets qui comptent plus de 292 000 clients.

En fin mars 2011, « Kafo Jiginew » a mobilisé, auprès de sa clientèle et de ses partenaires financiers, des ressources financières qui se sont élevées à 25,4 milliards de FCFA, soit 105% de l’objectif annuel. Quand aux octrois de crédits à sa clientèle, ils sont chiffrés à 17 milliards de FCFA. En ce qui concerne son résultat net en fin septembre 2010, il a été de 440 557 665 CFA, soit un taux d’accroissement d’une année sur l’autre de 186%. Avec ces performances financières enregistrées, « Kafo Jiginew » demeure bien placé au positionnement de leader des institutions de microfinance au Mali. En 2011, « Kafo Jiginew » prévoit de mobiliser 27 milliards de CFA auprès de sa clientèle et de ses partenaires financiers et d’octroyer 25 388 571 861 FCFA de crédits à sa clientèle.

Dans le cadre de la relance de la production du coton et des céréales, « Kafo Jiginew » voudrait apporter sa modeste contribution au financement d’équipements agricoles : charrues, bœufs de labour, multiculteurs, semoirs, charrettes et tracteurs, entre autres. La CMDT et l’UNSCPCV ont répondu favorablement. « C’est pourquoi nous sommes là cet après-midi pour conclure le contrat de financement pour le compte des producteurs », a fait savoir le DG de l’institution de microfinance.

Le concours de « Kafo Jiginew » est 1,5 milliard de FCFA pour une durée de cinq ans et au taux d’intérêt de 12% l’an. La ligne de financement devra servir au financement de projets d’investissements productifs agricoles en vue d’améliorer la production céréalière et cotonnière des régions CMDT de Koutiala, Sikasso, Bougouni et Fana. Aux dires du PDG de la CMDT, Tiènan Coulibaly, en plus du fait qu’il honore la filière coton, ce protocole d’accord témoigne de l’intérêt que « Kafo Jiginew » porte à la culture du coton dont l’importance commande de reconnaître qu’elle constitue la principale source de revenus monétaires pour les populations rurales en zone cotonnière et un véritable outil de lutte contre la pauvreté. Durant les trois dernières campagnes, la culture du coton a connu une amorce de relance aussi bien pour le coton que pour les céréales.  

Les niveaux de production observés

Pour le coton : campagne 2008-2009 : 201 462 tonnes ; campagne 2009-2010 : 229 023 tonnes ; campagne 2010-2011 : 243 588 tonnes. Pour les céréales sèches (maïs, mil et sorgho) : campagne 2008-2009 : 1 221 000 tonnes ; campagne 2009-2010 : 1 263 800 tonnes ; campagne 2010-2011 : 1 275 900 tonnes. Pour la campagne 2011-2012, les objectifs de production sont de 500 000 tonnes de coton graine et de 1 996 000 tonnes de céréales sèches.

Pour atteindre ces objectifs, des dispositions ont été prises : l’augmentation du prix aux producteurs de 185 FCFA kg à 255 FCFA ; le  maintien de la subvention des engrais par le Gouvernement ; l’apurement très prochain des dettes internes des OP évaluées à 3,175 milliards de FCFA. Le niveau de mise en place des engrais est déjà très important : complexe coton : 89%, complexe céréale : 83% et l’urée : 57%.

Des stratégies de production

En collaboration avec ses partenaires, la CMDT a élaboré deux documents définissant les stratégies de production et d’égrenage du coton graine durant la campagne 2011-2012. Ils déterminent, entre autres, les principales actions à mener, leurs délais d’exécution, les moyens à mettre en œuvre…Mais le gros problème restait la couverture des besoins en équipements agricoles des producteurs et productrices de coton qui ont été évalués à 23 285 bœufs de labour, 15 ânes, 509 charrues, 211 multiculteurs, 1 houe étoile, 760 semoirs, 14 tracteurs,  704 charrettes asines et 86 charrettes bovines.

Ce protocole visant à faciliter le financement des équipements agricoles par « Kafo Jiginew » vient donc à point nommé. Et encore une fois, l’institution de microfinance a prouvé son engagement en faveur de la filière coton. « Avec la détermination et l’engagement de tous, nous serons à la hauteur des objectifs de la campagne 2010-2012, c’est-à-dire produire 500 000 tonn

es de coton graines et environ 2 millions de tonnes de céréales sèches en zone cotonnière », a souligné le PDG de la CMDT.

Que

stipule le Protocole ?

Il s’agira de recenser convenablement les besoins individuels et collectifs des SCPCV en équipements agricoles, en rapport avec les responsables des « SCPCV » ; de fournir à « Kafo Jiginew » la liste des différentes « SCPVC » retenues et leurs besoins individuels et collectifs, dans le délai d’un mois avant le début de la campagne agricole ; et d’exprimer les besoins de financement, avec des renseignements utiles pour une bonne analyse.

Ces besoins de financement s’exprimeront à travers la demande de crédit de la SCPCV adressée à « Kafo Jiginew », la nature et le montant du crédit d’épargne par producteur, la surface cultivée en coton par producteur, le rendement moyen prévu par hectare, le montant du crédit intrant reçu de la campagne par producteur et le montant des crédits antérieurs non échus par producteur.

Il s’agira également de s’impliquer dans le suivi de la bonne utilisation du financement destiné aux équipements agricoles ; de domicilier le reliquat des revenus du coton des producteurs et des frais de marché des « SCPCV » sur le compte N°1001201132 de « Kafo Jiginew » ouvert dans les livres de l’agence principale de la BNDA à Bamako, après déduction des crédits intrants de la campagne en cours.

Obligations des SCPCV

Selon les termes du Protocole, les sociétés coopératives des producteurs du coton et vivriers (SCPCV) s’engagent à adresser une demande de financement par SCPCV, avec les détails individuels des équipements agricoles à « Kafo Jiginew » ; à fournir toutes les informations utiles à la CMDT au moment de l’expression des besoins individuels par « SCPCV » ; à s’impliquer dans le suivi de la bonne utilisation du financement destiné aux équipements agricoles ; et à inciter l’ouverture des comptes individuels des producteurs de la SCPCV.

Les SCPCV s’engagent aussi à accepter l’application de la caution solidaire par groupe et par SCPCV, en fournissant le nom des producteurs et celui du groupe de caution dans un document signé ; à accepter  de domicilier le reliquat des revenus du coton des producteurs et des grains de marché des « SCPCV » sur le compte des « SCPCV » ouverts à « Kafo Jiginew » ; à accepter le paiement des revenus des crédits et à communiquer, à la CMDT et aux SCPCV, la liste des sociétaires solvables dans le délai de trois semaines à partir de la date de réception des demandes ; et à octroyer des crédits sur les comptes individuels des producteurs ouverts à « Kafo Jiginew », suivant les demandes solvables confirmées auprès de la CMDT et des « SCPCV.

Les SCPCV s’engagent enfin à octroyer les crédits équipements agricoles aux conditions suivantes : plafond du financement : un milliard 500 millions de FCFA ; zones couvertes : Koutiala, Sikasso, Fana et Bougouni ; taux d’intérêt : 12% par an ; durée maximum du prêt : cinq ans ; dépôt de garantie (DGA) : néant ; commission d’analyse : 1% du montant du prêt ; frais de dossier : 1000 FCFA.

Le Protocole, qui commence à courir à compter de sa date de signature, est conclu et stipulé pour une période de cinq ans renouvelable par tacite reconduction, pour une durée d’égale période. La partie qui entend donc le rompre doit faire connaître son intention trois mois avant le terme du Protocole.

Mohamed Diakité

Le Patriote 06/05/2011