Vision 2010 / Les premières dames au chevet du continent

 

 

Puis depuis hier mercredi, ce ballet a repris à 9 H avec l’arrivée des premières dames de Guinée Bissau, des Iles Comores, du Congo et du Burkina Faso. Et il a continué dans l’après midi et le soir où étaient attendues les épouses des Présidents du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de Sao Tomé et Principes, de la Mauritanie, de la Guinée Conakry et l’épouse du président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping.

A travers la Vision 2010, les premières dames contribuent dans l’atteinte des objectifs 4 et 5 du Millénaire pour le Développement, c’est à dire une réduction considérable de la mortalité maternelle et néonatale. Elles ont souci de la santé de la femme et de l’enfant dans les coins les plus reculés des pays de l’Afrique de l’Ouest et du centre. Une des avancées significatives dans ce domaine est sans doute, comme le disait Abdoulaye Nènè Coulibaly, Directeur de l’hôpital Gabriel Touré, lors d’une conférence de presse, « la prise de conscience générale du défi, de la nécessité de réduire le fléau dans nos pays respectifs, pour que la femme ne meurt plus en donnant la vie ».

Lancée en 2001 sous l’impulsion de la première dame de l’époque, Mme Adam Bâ Konaré, la Vision 2010 a été portée à bras-le-corps par l’épouse du Président Amadou Toumani Touré, Lobbo Traoré. Le voyage de ces deux dames à Addis-Abeba pour porter le message de la Vision 2010 est resté mémorable dans l’histoire de rencontres de premières dames dans le cadre de la Vision. Et les précisions de Lobbo à cette occasion avaient marqué les esprits, tout comme lors des obsèques du Président Bongo, ATT et Alpha Oumar Konaré avaient porté les gerbes. Ainsi à Addis Abeba, Lobbo avait indiqué le rôle primordial de Mme Adam Bâ Konaré dans la naissance de l’Initiative 2010. Elle devait donc accompagner les premiers pas de celle qui est appelée à poursuivre l’effort à tous points de vue louables. Les résultats sont visibles aujourd’hui : le taux de 582 décès pour 100 000 naissances en 2001 a baissé à 464 décès pour 100 000 naissances en 2006. Cette tendance a continué jusqu’à ce jour, avait précisé le Dr Amadou Dolo, Gynécologue obstétricien et point focal de la Vision 2010 au Mali, lors d’une conférence de presse au ministère de la Santé, le jeudi 29 septembre 2011. Quant à la mortalité infantile, selon les conférenciers, le progrès a été timide: 45 décès pour 1000 naissances aujourd’hui. Cette mortalité infantile est liée aussi à celle des mères.

Les difficultés majeures de la lutte contre la mortalité maternelle se situent au niveau de la référence évacuation. Des recommandations existent cependant qui permettront d’arriver progressivement à les résorber, selon les conférenciers. La dernière réunion de la Vision 2010 à Bamako remonte à la date du sommet Afrique France de décembre 2005 où les épouses des chefs d’Etat avaient fait des recommandations à leurs maris présidents. A cette occasion, répondant aux questions d’un journaliste qui demandait ce que pouvaient faire les épouses de chefs d’Etat dans la lutte contre la mortalité maternelle, Mme Bongo avait indiqué qu’elles pouvaient mieux que quiconque, car les épouses sont les dernières à voir les chefs d’Etat la nuit, elles sont également les premières à les voir le matin au réveil, en plus, elles ne craignent pas d’être relevées par un décret. En tant que mères, elles ont conscience, mieux que quiconque, des défis à relever pour que la femme ne meurt pas en donnant la vie. Bamako 2011, c’est la poursuite de cette lutte qui veut abolir « la guerre des femmes ». Les Premières dames d’Afrique luttent donc pour la survie du continent africain, qui a un taux de mortalité trop élevé dans ce domaine. Aucun chef d’Etat ne peut rester insensible à une telle vision. Vision 2010 doit se poursuivre et accompagner les OMD à l’horizon 2015. En route donc pour Vision 2010+5.

B. Daou

Le Républicain  06/10/2011