Varoufakis: Berlin a empêché la Grèce d’emprunter à la Chine

M.Varoufakis

Le plan grec « X » prévoyait la possibilité d’un « Grexit » au début de l’été 2015, alors qu’Athènes se trouvait au bord de la rupture avec l’Eurogroupe, avoue un ex-ministre des Finances du pays.

Officiellement, la menace d’un Grexit venait uniquement de l’extérieur, mais il paraît qu’Athènes, qui a toujours proclamé son attachement à l’euro, a également envisagé cette option, c’est ce qui ressort du moins de l’interview accordée par l’ancien ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, à la chaîne Skai.

Selon M.Varoufakis, le « plan X » avait été élaboré en prévision d’une sortie éventuelle de la Grèce de la zone euro en cas de pressions de la part du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, et d’autres partenaires.

Le groupe chargé de préparer ce document était dirigé par Yanis Varoufakis, qui a quitté le gouvernement d’Aléxis Tsípras au lendemain du référendum grec du 5 juillet portant sur les réformes proposées par les créanciers du pays.

L’ex-ministre a raconté qu’en quête de solutions alternatives, les Grecs s’étaient alors tournés vers la Russie, contre l’avis de M.Varoufakis lui-même, en vain. Mais aussi vers la Chine, orientation en revanche encouragée par ce dernier. Pékin aurait été prêt à aider la Grèce, mais y aurait renoncé « après un coup de fil de Berlin ».

Ceci qui témoigne, selon Varoufakis, d’un climat de guerre et non de collaboration au sein de la famille européenne.

Dans l’impasse au début de l’été, le premier ministre grec Alexis Tsipras et ses collaborateurs ont examiné toutes les options possibles. Hostile au référendum, le ministre des Finances a appelé à en assumer toutes les conséquences en cas de victoire du non. Finalement, le 5 juillet, 61% des Grecs ont rejeté le nouveau plan d’austérité que les créanciers du pays voulaient imposer à la Grèce.

Quelques jours avant le vote, M.Varoufakis avait soutenu le fameux plan X, qui aurait conduit la Grèce à faire défaut, en mettant notamment en place un système de paiement électronique qui aurait pu conduire à l’instauration d’une monnaie parallèle.
Au bout du compte, le premier ministre y a renoncé, désavouant M.Varoufakis au profit d’une position prudente et ce, d’autant plus que les soutiens de la Grèce se faisaient alors rares et que certaines portes s’étaient déjà fermées devant elle.
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