Selon Vincent Bolloré, « la France aura plus besoin de l’Afrique que l’inverse »…

Vincent Bolloré a lancé une OPE sur Havas. © Pascal Guittet

(Boursier.com) — Vincent Bolloré, mis en examen dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption pour l’obtention de concessions portuaires en Afrique, a vivement contesté ces accusations dans une tribune publiée dans le ‘JDD’. Pour l’homme d’affaires, ces suspicions résultent d’une vision biaisée de ce « continent d’avenir » et d’un « traitement inexact et condescendant des Africains ».
« En raison de campagnes véhiculant des informations fausses ou malveillantes », l’Afrique est considérée « comme une terre de non-gouvernance, voire de corruption avec des chefs d’État décidant seuls d’accorder des contrats mirobolants à des financiers peu scrupuleux », écrit l’homme d’affaires breton dans cette tribune intitulée « Faut-il abandonner l’Afrique ? ».

« Comment imaginer que des dépenses de communication de quelques centaines de milliers d’euros comptabilisées en toute transparence avec un groupe de communication de taille et de réputation mondiale, aient déterminé des investissements de centaines de millions d’euros pour des opérations portuaires (ayant fait l’objet) d’appels d’offres internationaux ? », poursuit Vincent Bolloré dans l’hebdomadaire dominical.
D’autant plus que ces opérations ont été réalisées « dans un cas, deux ans, dans l’autre, 9 ans avant les élections de personnalités présumées corrompues ».

Enormément d’emplois

Selon Vincent Bolloré, son groupe a investi près de 4 milliards d’euros en Afrique au cours des trois dernières décennies, contribuant à la création d' »énormément d’emplois ».
Il déclare cependant s’interroger « sérieusement » sur l’opportunité pour son groupe de continuer à investir en Afrique, soulignant que « pour créer de la valeur, les équipes doivent être dirigées vers des eaux les moins hostiles possible ».

Vincent Bolloré explique craindre de voir la France briser le « lien d’amitié » qui l’unit à ses anciennes colonies sur le continent africain « par des procès en sorcellerie ou des inquisitions injustes et généralement disproportionnées, et par notre comportement vis-à-vis des autres pays parce qu’ils sont aujourd’hui moins puissants ».

« Je crois que dans un avenir proche, la France aura plus besoin de l’Afrique que l’inverse. J’espère que la France des Lumières que j’aime va ouvrir les yeux sur l’Afrique que je connais », conclut Vincent Bolloré.

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