Université de Bamako :La confection des mémoires de fin d’études préoccupe

Cette situation  qui se passe aujourd’hui à l’université de Bamako est devenue aujourd’hui un secret de polichinelle. Il suffit d’assister à la présentation d’un mémoire de fin de cycle d’un étudiant pour se rendre compte du manque de sérieux dans la conduite des travaux d’élaboration du mémoire. De plus en plus, l’administration est en train de se débarrasser d’une tâche qui lui revient de droit. Dans le choix des thèmes à présenter c’est  l’administration qui propose dans un premier temps un certain nombre de thèmes où les étudiants font leur proposition et le dispatching est fait en fonction des choix opérés. Aujourd’hui, loin de tout cela, les étudiants formulent non seulement leurs thèmes mais font également la courbette autour des professeurs pour obtenir leur aval dans le cadre de leur encadrement.

Et en la matière, certains professeurs sont réputés champions dans les encadrements, puisqu’ils sont compétents pour diriger toutes les thématiques qui leurs sont soumises. Cette sollicitation s’explique par une attitude cupide de le part de ces professeurs qui n’a rien avoir avec le savoir. A en croire certaines sources,  ces professeurs réputés ont dans leur rang aménagés des bureaux à des fins de consultations dans le cadre de l’élaboration des mémoires  des étudiants de fin de cycle. Selon des témoignages, il suffit à l’étudiant de se  présenter dans ces bureaux pour trouver devant lui plusieurs propositions pour un montant qui varie entre 75000 à 100000  FCFA où le mémoire est  préconçue ; des échanges en nature pour nos sœurs ou encore l’acceptation de l’encadrement avec un thème choisit  par le professeur etc.

Cette situation loin d’honorer notre université ne fait que compromettre l’avenir de la jeunesse. C’est la raison pour laquelle les étudiants ont toutes les peines à pouvoir convaincre le jury lors de leur soutenance puisqu’ils n’ont aucune maitrise du sujet. Faut-il, le  rappeler que les professeurs qui encadrent les étudiants sont pris en charge par l’Etat en  raison de 100.000 FCFA par  mémoire et par professeur. Rien que cela, l’administration devrait   mettre en place des mesures rigoureuses dans le cadre de l’encadrement des étudiants. Il est aussi regrettable de noter que certains de ces professeurs sont permanemment en déplacement, ce qui oblige certains étudiants à changer de directeur de mémoire  à mi-chemin de leurs travaux. Ces réalités que vit aujourd’hui notre université interpellent le département de tutelle qui doit agir pour freiner le phénomène.

Ben Dao

L’ Indicateur Renouveau 07/02/2011