UNE NOUVELLE EQUIPE ATTENDUE AU MALI

Cinq critères pour figurer dans le nouvel attelage gouvernemental
Après la mise en place du bureau de l’Assemblée Nationale, il est attendu la démission du
Premier ministre et la composition d’une nouvelle équipe gouvernementale. Cette équipe
doit non seulement être restreinte, mis aussi et surtout, doit être composée d’hommes et
des femmes pétris de talents, de savoirs, répondant à des critères objectifs et moralement
irréprochables, afin de mener à bien les délicates et urgentes missions à eux confiées par
le chef de l’Etat. Ces critères vont de la compétence à l’expertise en passant par
l’appartenance à un mouvement politique ou associatif, le genre, l’équilibre régional,
jusqu’à l’intégrité physique et morale. En plus de ces qualités, il faudrait que tous les
ministres qui ont fait plus de cinq ans ne soient plus reconduits. Ceux qui sont dans le
gouvernement par lien de parenté doivent être également remerciés.
IBK est-il prêt à nettoyer les écuries d’Augias pour un nouvel élan afin de soigner son image
pour le peu de temps qui lui reste à la tête du pays ? Le Premier Ministre, sous l’impulsion du
chef de l’Etat, va-t-il avoir la main heureuse en choisissant les meilleurs parmi nous pour
animer une équipe gouvernementale assez resserrée ?
Il est de bon ton républicain, qu’après la mise en place du bureau de l’Assemblée Nationale,
de procéder à un remaniement ministériel pour la mise en place d’une équipe
gouvernementale reflétant la configuration des forces politiques à l’Assemblée Nationale.
Au-delà de cet exercice démocratique et républicain, il y a une nécessité pour le Mali de
procéder à un changement en profondeur pour remercier la plupart des ministres qui ont
montré leurs limites objectives et de permettre à d’autres têtes bien pensantes d’y figurer.
La gravissime situation dans laquelle le Mali est embourbé depuis plus de six ans, nécessite
des mesures courageuses et des choix judicieux pour pouvoir la résoudre. C’est pourquoi, il
importe cette fois-ci de porter son dévolu sur des hommes et des femmes qui répondent à
cinq critères majeurs indispensables pour réussir.
Premier critère : la Compétence
La nomination à un poste ministériel devrait nécessairement obéir au critère de
compétence. Autrement dit, le titulaire du poste ministériel doit avoir une expertise poussée
dans le domaine et une expérience à toute épreuve pour ne pas se laisser berner par ses
collaborateurs internes comme externes. Un ministre incompétent aura non seulement du
mal à manager son cabinet, mais aussi et surtout à obtenir des résultats probants et
escomptés.
Deuxième critère : l’intégrité physique et morale
Avant toute nomination, il sied bien de procéder à une enquête de moralité sur ceux ou
celles qui sont pressentis pour figurer dans le gouvernement. Cette enquête aura l’avantage

d’éviter à notre pays d’avoir des ministres repris de justice, ou délinquants financiers, ou
encore des narco trafiquants. A cette enquête de moralité il faudrait ajouter une visite
médicale pour vérifier leur intégrité physique voire psychique, nécessaire pour mener à bien
sa mission.
Troisième critère : le fait majoritaire
Pour donner un sens à notre démocratie, il demeure nécessaire, voire indispensable de
respecter le fait majoritaire. S’il est vrai que dans la gestion d’un pays tout ne pas que
politique, il est tout aussi fondamental de se baser sur les partis politiques pour gérer les
affaires publiques. Pour ce faire, le gouvernement doit refléter la configuration des forces
politiques en présence à l’Assemblée Nationale. IBK a malheureusement foulé au pied ce
principe sacro-saint de la démocratie. Donc qu’il redevienne républicain en demandant aux
partis politiques de lui proposer une liste des ministrables quitte à choisir parmi ceux qui
seront proposés.
Quatrième critère : le respect du genre
C’est désormais une tradition dans toutes les démocraties modernes, celle de tenir compte
de l’équilibre du genre dans les fonctions nominatives comme électives. Mais le cas du Mali
défraie la chronique, car les dames qui sont généralement choisies ne le sont pas sur la base
de leurs compétences ou intégrité morale, mais sur celle de leurs relations avec ceux qui ont
voix au chapitre. Donc cette fois-ci il faudrait choisir parmi les femmes leaders qui ont fait
leurs preuves dans les instances internationales ou nationales. Après plus de six ans à la tête
du pays les amis d’enfance, les camarades politiques ou leurs enfants et autres affidés,
semblent être servis. Donc l’heure est au redressement du pays, pour ce faire ne doivent
être conviés au tour de la table que ceux qui le méritent.
Cinquième critère : l’équilibre régional
En demandant de choisir les ministres en tenant compte de l’équilibre régional certains
crieront aux clivages ethnico-communautaires. Il n’en est rien, mais un gouvernement qui se
veut national doit être reconnu par les gouvernants de Kayes jusqu’à Kidal en passant par
Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Ménaka et Taoudenit. Au Mali les petits
détails ont leur très grande place dans la paix et la stabilité du pays. Pour soutenir un
gouvernement il faudrait que tous les maliens se reconnaissent en lui. Donc l’équilibre
régional voir communautaire dans les instances dirigeantes du pays est gage de cohésion
sociale et d’unité nationale.

Youssouf Sissoko