Un vent de discorde souffle sur la Coalition des Forces Juvéniles pour le Renouveau (COFOR-Mali). Dans une lettre transmise à la presse ce week-end, Moctar Ousmane Sy, premier vice-président du mouvement, a annoncé sa démission avec fracas, pointant du doigt une gestion « autoritaire et unilatérale » de la présidente, Zeinab Evelyne Jacques.
Selon ses propos, l’organisation, censée incarner les aspirations de la jeunesse malienne pour un renouveau démocratique, aurait progressivement sombré dans un fonctionnement pyramidal, « sans consultation ni collégialité ». Moctar Sy évoque notamment l’absence de dialogue au sein de la coordination nationale et un manque de transparence dans les prises de décisions.
Joint par nos soins, un proche de l’ex-vice-président confie sous couvert d’anonymat : « Moctar a toujours cru au potentiel de la jeunesse malienne. Mais il n’était plus en accord avec la direction actuelle de la COFOR. Il estime que les idéaux de départ ont été trahis. »
De son côté, la présidente Zeinab Evelyne Jacques n’a pas encore officiellement réagi à cette démission, mais une source interne indique que des réunions de crise sont en cours pour éviter une possible vague de départs au sein du bureau national.
Fondée en 2022, la COFOR-Mali s’était rapidement imposée comme l’un des mouvements les plus dynamiques de la société civile malienne, prônant une participation active des jeunes dans la vie politique. La démission de Moctar Ousmane Sy, figure respectée de la jeunesse engagée, pourrait fragiliser cette crédibilité durement acquise.
À Bamako, les réactions ne se sont pas fait attendre. Plusieurs observateurs dénoncent une crise de leadership qui reflète un malaise plus large au sein des organisations de jeunesse maliennes. « Ce n’est pas un cas isolé », analyse un politologue local. « Il y a un fossé entre les discours portés par ces mouvements et leur pratique interne du pouvoir. »
La suite des événements dépendra de la capacité de la COFOR-Mali à restaurer la confiance, tant en interne qu’auprès de sa base militante. Une chose est sûre : l’épisode Moctar Sy marque un tournant dans l’histoire de ce collectif, jusqu’ici perçu comme un modèle d’unité générationnelle.
La rédaction
Diasporaction.