Un député malien soupçonné de commerce illicite transfrontalier Plus de 100 000 moustiquaires détournées en Guinée et vendues à l’Etat malien

Don du peuple américain au peuple guinéen, 2 350 ballots soient 117 500 moustiquaires imprégnées à longue durée d’action ont été dérobées de la Guinée pour se retrouver dans des magasins à Bamako. Le propriétaire dudit magasin, un commerçant import-export, de surcroit député malien, est également signataire d’un contrat avec le gouvernement malien (ministère de la Santé), dont la valeur s’élève à 407 millions de FCFA, selon le journal Les Echos dans sa livraison du 13 août 2020. Le député fortement soupçonné de commerce illicite transfrontalier continue de brandir l’immunité parlementaire pour se tirer la couverture de l’impunité, pendant que trois de ses collaborateurs croupissent à la maison centrale d’arrêt de Bamako. Que va faire le procureur Mamoudou Kassogué du pôle économique et financier de Bamako ?

Le lièvre a été levé par des ressortissants guinéens au Mali, regroupés au sein d’une association : des moustiquaires, don du gouvernement des Etats-Unis, destinées à la Guinée pour protéger des Guinéennes et des Guinéens contre les piqures de moustiques et éviter la malaria, se retrouvent en territoire malien, et dans un magasin d’affaires à Bamako. Par quel miracle ? Erreur dans l’adresse de livraison ? Erreur sur l’axe routier inter-Etats ? Erreur sur la marchandise ou volonté réelle de détourner et de s’adonner au commerce illicite transfrontalier ?

Alors des Guinéens à Bamako se mobilisent, et une telle levée de bouclier ne peut réussir sans l’implication du consul de Guinée au Mali qui s’implique effectivement : il faut trouver l’erreur, sinon débusquer le fraudeur, le malfaiteur et le corrompu dans cette affaire.

Le commissariat du 12ème arrondissement de Bamako est saisi. Il se jette dans la bataille de l’investigation contre la corruption et l’enrichissement illicite. Puis parachute dans un magasin : quelque chose en vue qui rend fructueuse l’enquête du commissariat du 12ème arrondissement de Bamako. Il s’agit des ballots de moustiquaires immatriculés : «USAID-GUINEE », des moustiquaires de la Guinée. Mais dans ce magasin, on a juste trouvé 16 ballots. Le hic dans cette affaire, c’est que ledit magasin appartient à un honorable député nouvellement réélu lors des législatives controversées de mars-avril dernier. Ce député, homme d’affaires, est attributaire d’un marché de l’Etat malien à travers le ministère de la Santé, d’une valeur de 407 millions de FCFA. Question : le ministère de la Santé n’a-t-il pas vu que ces moustiquaires qui lui ont été vendues par son indélicat partenaire, qui plus est député, appartenaient à l’Etat voisin et frère du Mali, la Guinée ?

« Des ballots de moustiquaires du même type, étaient gardés dans le magasin de PSI-Mali : exactement les moustiquaires de la Guinée ; 98% de la Guinée et 2% de la Sierra Léone et du Congo-RDC », a expliqué à Kankan devant la presse, l’Inspecteur général de l’Agence Nationale de Lutte contre l’impunité et président du Réseau panafricain de la lutte contre l’impunité, la corruption et l’injustice, Abdoulaye Konaté. On peut également lire sur le site kalenews.org : «Lundi 10 août, Abdoulaye Konaté, inspecteur général de l’Agence Nationale de la Lutte contre l’Impunité et président du réseau panafricain de la lutte contre l’impunité, la corruption et l’injustice a présenté à la presse, en présence des autorités locales et administratives, 2 350 ballots soient 117.500 moustiquaires qui avaient été saisis à Bamako dans un magasin et de surcroît appartenant à un député malien qui avait signé un contrat avec le gouvernement malien dont la valeur s’élève à 6 milliards de nos francs », a constaté Kalenews dans la région.

Selon Abdoulaye Konaté, au cours de ladite conférence de presse, « trois collaborateurs du député ont été interpellés, deux Maliens et un Guinéen arrêtés et déférés à la maison central d’arrêt de Bamako. Mais le député, lui, ne peut pas être interpellé. Il a été entendu en tant que témoin », explique Abdoulaye Konaté devant nos confrères guinéens. « Aujourd’hui nous sommes en possession de ces moustiquaires qui ont été volées à la population guinéenne. Je voudrais aussi remercier le gouvernement malien qui a permis les enquêtes de nos cadres et qui a facilité le retour… Il faudrait qu’on approfondisse les enquêtes », a déclaré le gouverneur de la région administrative de Kankan, Sadou Kéita.

Les journalistes guinéens s’interrogent « comment ces camions ont-ils échappé à la vigilance des autorités en traversant tout le pays et la frontière guinéo-malienne? », et cette question vaut à la fois pour les autorités guinéennes et maliennes. Il appartient aux autorités des deux pays de s’investir pour apporter les bonnes réponses.

Ainsi les moustiquaires imprégnées d’insecticides de longue durée d’action de marque USAID-Guinée, détournées de la Guinée en septembre 2019 et retrouvées à Bamako au Mali, ont été ramenées le dimanche 9 août 2020 en Guinée, mises à la disposition du gouvernorat de Kankan où les 2 350 ballots de 117 500 moustiquaires ont été débarqués et stockés.

 

Trois personnes croupissent à la maison centrale d’arrêt de Bamako. Le quatrième suspect qui serait le cerveau moteur, en l’occurrence un député malien, pris la main dans le sac, continue de brandir l’immunité parlementaire pour se tirer la couverture de l’impunité. Qu’attend le procureur Mamoudou Kassogué du pôle économique et financier pour s’adresser au bureau de l’Assemblée nationale afin de mettre cet honorable qui déshonore son pays, à la disposition de la justice de son pays, dans le but d’élucider cette affaire de vol de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action données par le peuple américain au peuple guinéen ?

Affaire à suivre !

  1. Daou