Tribune / Appel pressant à nos frères venus de Libye



D’autres africains ont eu le même parcours que vous en Lybie qu’ils ont dû quitter pour les mêmes raisons et dans les mêmes conditions. Ils été accueillis avec suspicion dans leur pays d’origine et par  cordon de sécurité et des fiches de contrôle et d’enquête.  

Dans votre cas, tout le Mali s’est réjoui de votre  arrivée sains et saufs. Le Président ATT vous a tendu un bras paternel. Il a dépêché à votre rencontre les hauts fonctionnaires de l’Etat de votre propre communauté pour vous permettre de parler de l’avenir entre vous, en toute liberté et en toute discrétion. Ensuite il a envoyé vers vous une forte délégation gouvernementale de six (06) ministres avec en bagage une assistance matérielle d’urgence,  

On peut résumer la situation comme suit. En Janvier, le Mali n’était pour vous ni adversaire ni ennemi. En foulant le sol du territoire national vous aviez rencontré un élan spontané de fraternité et de compassion. Aussi pour l’avenir c’est votre propre choix qui déterminera  la suite des évènements. Tout  peut s’arranger pour vous, comme tout peut se gâter. Mais je constate avec amertume que les choses commencent à prendre une mauvaise direction. Des délégations qui vous ont rencontrés ont ramené des pages de doléances et des conditions à remplir par le Mali. Mais pourquoi ? Ce n’est pas raisonnable. C’est même suicidaire. Vous devez  savoir qu’aujourd’hui tous les Maliens par compassion encouragent le Gouvernement à trouver les solutions urgentes pour votre situation. Mais en cas de défiance de votre part  ce capital de sympathie va se transformer  en sentiment de rejet.    

Ceci concerne l’état d’esprit de part et d’autre. Examinons à présent le rapport des forces. N’oubliez pas que vous avez perdu la guerre en Lybie alors que vous aviez à votre disposition de grands moyens qui pouvaient se renouveler  continuellement sans problème.  Aujourd’hui, vous pouvez  avoir entre les mains un arsenal de guerre important. Mais cet arsenal ne peut pas se renouveler. En face, le Mali  dispose des moyens que vous connaissez et son peuple est prêt à tout pour le défendre. Les pays voisins sont avec le Mali. Il en est de même des pays occidentaux qui ont mis fin au régime de Kadhafi. Plus grave vous allez porter la guerre dans vos propres familles.

 

 

Alors ne vous trompez pas d’objectif et ne pas laisser par des illusions, Mes frères réfléchissez et faites le rapidement. Votre position tient l’opinion publique en haleine et le pays otage. Cette pression intolérable ne peut durer. S0rtez rapidement de ce piège. A l’ouverture du sentiment général malien répondez par une ouverture égale. Engagez vite par le dialogue le processus d’une solution véritable qui rassure temps les populations. Je dis bien rassurer à temps des communautés qui sont attachées à la paix  et l’unité nationale. Attachées à la paix, ces communautés sont prêtes à porter leur contribution à la recherche de solutions véritables. Cet attachement à paix va  les engager aussi à apporter leur contribution au rétablissement  public s’il était rompu.    

Que Le Tout Puissant vous guide sur le droit chemin.  

Mohamed Mahmoud El OUMRANY

Le Républicain 14/11/2011