Trente-et-un soldats américains tués dans le crash d’un hélicoptère en Afghanistan

Un hélicoptère de l’Otan s’est écrasé en Afghanistan dans la province de Wardak (centre-est), ce samedi 6 août 2011. Le crash a fait 38 victimes, selon le président afghan Hamid Karzaï, sept soldats afghans et 31 membres des forces spéciales. Les talibans ont revendiqué la destruction de l’appareil. Il s’agirait donc de l’attaque la plus meurtrière contre les forces de la coalition en Afghanistan depuis l’intervention étrangère et le début du conflit fin 2001.

L’hélicoptère, un transport de troupes, s’est écrasé juste après avoir décollé. Il s’était posé un peu avant près de la maison fortifiée d’un commandant taliban qui organisait une réunion avec d’autres combattants. De nombreux échanges de coups de feu ont alors été entendus.

Située au sud-ouest de Kaboul, la région du Wardak est en partie sous contrôle des talibans et les forces américaines y mènent souvent des raids de nuit pour éliminer le commandement de l’insurrection islamiste. Selon un témoin sur place, c’est au moment où l’hélicoptère s’élevait dans les airs, juste après le raid, qu’il est soudain retombé. Apparemment à cause de tirs ennemis. Toujours selon ce témoin, la zone était gardée par des combattants chargés de protéger la réunion de leur commandant.

Lancés il y a environ un an, les raids de nuit ont permis de supprimer bon nombre de chefs talibans. Ces derniers sont désormais sur le qui-vive et se protègent. Depuis fin 2001 et les premières opérations des forces internationales en Afghanistan, jamais il n’y avait eu autant de soldats étrangers tués lors d’une unique attaque. C’est la plus lourde perte américaine dans le pays. Une perte qui pourrait même freiner les raids de nuit. Fin juillet déjà, une roquette avait endommagé un hélicoptère et fait plusieurs blessés.

Kaboul, le nouveau terrain d’action des talibans

Affaiblis dans le sud du pays, les talibans concentrent une partie de leurs forces autour de Kaboul et dans le nord. Notamment dans les régions montagneuses souvent difficilement accessibles aux troupes de l’Otan. Mais la mort de ces 31 soldats américains d’un seul coup ne veut cependant pas dire que les combattants islamistes sont à même de frapper désormais en nombre les forces internationales.

A Kaboul, on insiste pour dire qu’il s’agit d’une action exceptionnelle, mais une action symbolique qui risque de saper encore un peu plus le moral de ceux qui combattent les talibans depuis dix ans. D’autant que ces derniers concentrent aussi désormais leurs forces dans l’élimination de proches du gouvernement central. Récemment, deux conseillers du président et son propre demi-frère ont été assassinés.

L’attaque contre l’hélicoptère où se trouvaient les 31 soldats survient quelques jours après le premier transfert de la sécurité aux forces afghanes. Et quelques semaines après l’annonce par le président Barack Obama du retrait des troupes américaines d’Afghanistan prévu pour 2014.

 

RFI 06/08/2011