Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré la 24ᵉ
édition de la Journée mondiale contre le travail des enfants le 24 juin
2025. La cérémonie officielle a été présidée par le ministre de
l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle
(remplaçant le ministre du Travail, de la Fonction publique et du
Dialogue social, en déplacement).
«Les progrès sont visibles, mais il reste beaucoup à faire, accélérons nos
efforts» ! Tel était cette année le thème de la célébration de la Journée
mondiale contre le travail des enfants célébrée le 24 juin. Instituée en 2002
par l’Organisation internationale du travail (OIT), cette journée est célébrée
dans le monde pour mettre fin au travail des enfants, particulièrement à leurs
pires formes.
En la matière, les chiffres ne sont pas assez réjouissants. En effet, selon de
nouvelles estimations des Nations unies, près de 138 millions d'enfants
travaillaient en 2024 dans le monde, dont 54 millions dans des conditions
dangereuses. Au Mali, une étude réalisée en 2020 (publiée en 2022) indique
que 2,5 millions d'enfants sont impliqués dans le travail, soit 35 % des enfants
maliens. Parmi eux, 28,3 % sont soumis au travail des enfants à abolir et 16,4
% effectuent des travaux dangereux, notamment sur les sites d’orpaillage à
travers le pays.
«Bien qu'il y ait eu une légère baisse de ces chiffres, tant au niveau
international que national, les progrès restent insuffisants pour atteindre
l'objectif de mettre fin au travail des enfants…», a alerté Mme Oumou Sall
Seck. Auparavant, elle avait peint un tableau sombre avec des centaines de
millions d’enfants soumis à des travaux nuisibles à leurs droits fondamentaux ;
à leur bien-être physique, mental et psychique ; à leur scolarisation et à leur
droit de vivre une enfance paisible.
Elle a assuré que le gouvernement malien s'est engagé à «renforcer les
initiatives existantes pour lutter contre ce fléau». En effet, plusieurs actions
auraient été entreprises dans ce sens, notamment l'adoption d'un arrêté
définissant les travaux légers pour les jeunes de 13 et 14 ans, l'établissement
d'une Feuille de route pour stimuler le dialogue social visant à éliminer le
travail des enfants, la réalisation d'une étude sur le travail des enfants et
l'élaboration d'un nouveau Plan d'action national pour l'élimination du travail
des enfants (PANETEM).
Afin d'accélérer les efforts, a assuré Mme Seck, des mesures seront prises
pour intensifier la lutte, élargir la protection sociale à l'échelle nationale,
englober tous les secteurs économiques, renforcer la communication et la
sensibilisation, continuer à développer les compétences et sanctionner les
responsables, particulièrement les cas les plus graves. Madame la ministre a
enfin lancé un appel à tous les partenaires impliqués dans la lutte (partenaires
sociaux, Ong nationales et internationales, organisations de la société civile,
leaders communautaires…) en les encourageant à redoubler d'efforts pour
«garantir un avenir meilleur aux enfants».
Un plaidoyer a été ensuite remis au ministre de l'Entrepreneuriat national, de
l'Emploi et de la Formation professionnelle (à l’attention du gouvernement) par
la présidente du Parlement national des enfants.
Naby