TOUS CONTRE LE PREMIER MINISTRE SBM, la dernière digue d’IBK

Décidemment, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, alias SBM, ne dort plus que
d’un œil, tant il fait l’objet d’attaques de beaucoup de sensibilités sociopolitique voire
religieuse. Si ce ne sont pas les leaders religieux qui demandent son départ, c’est
l’opposition qui se plaint de sa manière cavalière de gérer. Au même moment, des
syndicats, qu’ils soient de l’enseignement ou des services financiers, mecontents, arrêtent
de travailler. Tout ce spectacle se déroule sous les regards inquisiteurs de certains partis
de la Majorité qui jubileraient après le départ de SBM, pour avoir débauché leurs cadres et
militants. Malgré tout, SBM ne serait-il pas la dernière digue qui protégerait le régime IBK
contre le Tsunami ?
Sans nul doute, le PM Soumeylou Boubèye Maiga est dans des beaux draps. Il fait face
aujourd’hui à une situation qui ressemble fort à une cabale contre lui. Et pourtant, il est en
partie responsable pour être resté longtemps dans la période préélectorale et électorale, au
lieu de gérer les affaires publiques. Pour preuve, sa réplique à l’imam Mahmoud Dicko, le
traitant d’acteur politique faisant partie « des gens qui voté et fait voter contre nous ». Il
aurait dû comprendre que l’élection présidentielle est derrière nous et que le Mali fait face
à une crise multidimensionnelle qui le fragilise. La question que beaucoup d’observateurs se
posent est celle de savoir pourquoi une telle inimitié contre SBM, considéré, il y a peu,
comme étant le sauveur du Mali ?
Pour les syndicats, face à leurs revendications, c’est souvent un refus catégorique du
gouvernement, voire même un mépris. Ce fut le cas des enseignants et celui des agents des
DFM et autres structures financières en grève depuis le début de la semaine. Aujourd’hui, ils
sont nombreux, les travailleurs de la principale centrale syndicale qu’est l’UNTM, à émettre
des doutes sur la mise en application du protocole d’accord que l’Union a signé avec le
gouvernement. Tandis que pour les enseignants de la Synergie, en grève de 13 jours depuis
le 13 février, il y a risque d’année blanche ou d’année tronquée.
Pour les religieux, tendance Dicko et Bouyé, le PM serait à la base de l’exacerbation de la
crise qui sévit au centre et qu’il serait à la merci des puissances occidentales qui veulent
diviser le Mali. Ils l’accusent, à peine voiler, d’être l’instigateur de l’éducation sexuelle
complète qui fait l’apologie de l’homosexualité, une pratique qui jure avec nos mœurs. Ils
reprochent également à SBM de n’avoir rien fait pour lutter contre la corruption et le laisser-
aller qui s’apparente à l’anarchie. Par conséquent, le Haut Conseil Islamique tendance Dicko
et Bouyé, demande purement et simplement son départ de la primature.
Quant à l’opposition, elle s’est dite sidérée de constater, que malgré sa bonne volonté et sa
disponibilité à aller autour de la table pour une décrispation de la situation politique, à
travers un dialogue inclusif, elle s’est butée à la gestion unilatérale et solitaire du
Gouvernement avec à sa tête le PM. C’est pourquoi, elle a d’ailleurs boycotté le cadre de
Concertation pour la non-prise en compte de ses observations. Elle a ensuite dénoncé la
mise en place unilatérale du Comité d’experts pour la révision constitutionnelle. Elle a été
même jointe par d’autres partis qui ne sont pas de l’Opposition, comme la CODEM. Au
regard de ce qui précède l’opposition ne verra pas d’un mauvais œil le départ de celui
qu’elle considère être le blocage pour le dialogue politique inclusif, qu’est SBM.

Enfin, une partie de la Majorité, en l’occurrence, le RPM et même l’ADEMA, les deux grands
partis de la Mouvance présidentielle, se plaignent non seulement de sa manière de gérer les
affaires publiques en ramenant tout autour de sa personne, mais aussi et surtout de son
agenda présidentiel qui fait que SBM débauche leurs cadres et militants. Ces deux partis,
RPM et ADEMA applaudiraient le départ de SBM.
En somme, Jusqu’à quand Soumeylou Boubèye Maiga restera à ce poste ? Seul IBK pourra
répondre à cette question, lui qui n’a jamais tari d’éloges à l’encontre de son Premier
Ministre. Il semble d’ailleurs le considérer comme la dernière digue protectrice qui ne doit
pas rompre, au risque de voir son régime céder.
Youssouf Sissoko