Tiébilé Dramé, président du Parena face à la presse hier‘’Le régime d’IBK ne peut pas amener le Mali ni à la paix, ni à la réconciliation, ni à la sécurité’’

Tiébilé Dramé, Président du Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA)

 

Le Président du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Tiébilé Dramé, ancien ministre du Mali a animé une conférence de presse, hier, mercredi 23 avril 2018 à la Maison de la presse de Bamako sur le thème : « 2013-2018: cinq années de mauvaise gouvernance, les cas récents ». Mais au delà de cette thématique, le conférencier a mis l’accent sur d’autres sujets d’actualité comme l’élection présidentielle du 29 juillet 2018, la corruption, la surfacturation, l’insécurité, entre autres. Selon l’opposant Tiébilé Dramé, malgré l’insécurité croissante, les milliards destinés à l’armée sont détournés. Parlant de l’élection présidentielle à venir, Tiébilé Dramé à fait savoir que la signature du manifeste de la coalition pour l’alternance est prévue pour le dimanche 29 avril prochain au Palais de la culture. « S’il n’y’a pas de changement en juillet prochain, l’avenir du Mali est compromis… La solution à la stabilisation du Mali réside dans l’alternance. Ce régime ne peut pas amener le Mali ni à la paix, ni à la réconciliation, ni à la sécurité », a-t-il martelé. Répondant à IBK, Tiébilé Dramé  fait savoir que si le « peuple malien se mobilise Boua sera obligé de décrocher ». Tout au long de cette conférence de presse qui a duré plus d’une heure de temps, l’opposant Dramé a dénoncé une panoplie de malversations du pouvoir en place.

Plusieurs personnalités ont pris part à cette conférence de presse dont le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, les responsables du Parena comme Me Amidou Diabaté, Djiguiba Keïta (PPR), Seydou Cissé, l’honorable Mody N’Diaye de l’URD et bien d’autres. Dans un document remis à la presse intitulé : « Achat d’équipements pour l’armée malienne ; micmacs et détournements : un hélicoptère super puma payé en espèces, le mystère des avions Bresiliens ! », le Parena décrit comment les ressources publiques destinées aux forces armées de sécurité sont détournées et pillées par les autorités maliennes. Selon le président du Parena, malgré l’insécurité croissante, les milliards destinés à l’armée sont détournés. « En 2017, 716 personnes ont perdu la vie au Mali. Parmi elles, 245 militaires maliens. Les trois premiers mois de 2018 ont enregistré la mort d’au moins 300 personnes dont 51 militaires maliens et six internationaux. Les Maliens ont, en effet, le droit de s’interroger sur l’effectivité des moyens acquis en regardant au-delà du tapage médiatique de la montée en puissance de nos forces. Ils ont le devoir de s’interroger sur la vraie destination des centaines de milliards votés par l’Assemblée Nationale pour mettre l’armée dans les conditions.  En février 2015, l’Assemblée Nationale a voté une loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM) ; pour le quinquennat 2015-2019, 1230 milliards de FCFA ont, ainsi, été prévus pour des dépenses relatives à l’augmentation des effectifs de l’armée, la construction d’infrastructures, l’amélioration des conditions de vie des soldats, le formation et l’achat d’équipements militaires et de matériels de guerre », indique le document du Parena. Aux dires des responsables du parti, les dépenses dans le cadre de la LOPM ont donné lieu à des détournements de deniers publics et d’énormes surfacturations. « Le 17 mai 2016, le PARENA avait écrit au Vérificateur Général pour dénoncer un marché douteux de livraison de 42 pick-ups aux patrouilles. Selon le quotidien l’Essor du 18 avril 2016, les 42 pick-ups ont été facturés au Trésor public à 2.300.000.000 de FCFA, soit environ 54 millions de FCFA l’unité. Le Bureau du Vérificateur Général n’a pas réservé de réponse à la lettre de notre parti », révèle le document du Parena. Le président du parti, Tiébilé Dramé a fait savoir que le président de la République est en possession des rapports confidentiels de deux missions d’audit conduites par un cabinet privé et une structure publique. « Il s’agit de rapports de vérification des dépenses exécutées dans le cadre d’une douzaine de contrats conclus par le Gouvernement pour doter les FAMAS de moyens terrestres et aériens. Ces rapports sont des condensés choquant d’anomalies volontaires, de violations grossières et délibérées des règles de la comptabilité publique dans le seul but de piller les maigres ressources d’un pays en guerre qui se bat pour sa survie. La quasi-totalité des contrats examinés par le cabinet privé présentent des irrégularités et/ou vices de forme : (pas de signature de l’autorité contractante, pas de visa ou de signature du contrôle financier) », a souligné l’opposant Dramé. Donnant des exemples tirés du rapport d’audit, le conférencier a indiqué qu’un Super PUMA d’occasion est acheté en Irlande et payé en espèces ! Près de 3,5 milliards de FCFA, dit-il, ont été déboursés pour payer, cash, un hélicoptère de transport type « Super Puma » en violation de toutes les règles élémentaires de procédure d’achat. Présenté à la presse au moment de son acquisition, le conférencier  a souligné que cet hélicoptère est cloué au sol malgré l’achat de pièces de rechange à hauteur de 3 milliards de FCFA. « En payant par espèces un hélicoptère entier, le Gouvernement du Mali s’est donné à une pratique digne de la mafia », précise le document du Parena. Entre le 23 et le 26 mars 2018, le parti de l’opposition rappelle que le nouveau Premier ministre s’est rendu à Kidal, Gao, Tombouctou et au centre du pays. « Il a évité les hélicoptères Super PUMA de l’armée malienne pour voyager à bord d’un hélicoptère des Nations Unies. Malgré les milliards engloutis dans l’achat de pièces de rechange, les Super Puma maliens tombent souvent en panne. L’on a, ici, une claire indication que le gouvernement a préféré acquérir de vieux appareils dans des conditions douteuses (paiement en espèces d’un des deux Super PUMA) plutôt que d’investir dans des hélicoptères à même de voler. La mauvaise utilisation des ressources financières destinées à nos forces dans ce contexte de guerre contre le terrorisme est un immense scandale d’Etat. C’est parmi les plus grands scandales financiers de l’ère IBK, c’est sans doute le plus grand scandale politico-financier depuis l’indépendance du Mali. Jamais les ressources publiques n’ont été dilapidées avec tant de cynisme. Le président, les premiers ministres et les ministres concernés doivent s’expliquer et tirer toutes les conséquences des actes posés. En guerre et exsangue, notre pays ne mérite pas d’être gouverné ainsi », lit-on dans le document élaboré par le Parena.

Tiébilé répond à IBK : « Si le peuple malien se mobilise, Boua sera obligé de décrocher »

En réponse aux questions des journalistes, Tiébilé Dramé a dénoncé la surfacturation de l’avion présidentiel, de l’engrais frelaté, des 1000 tracteurs, des matériels militaires comme les chaussettes, le projet routier présidentiel comme le pont de Kayes etc. concernant les élections présidentielles, Tiébilé Dramé a signalé que la signature du manifeste de la coalition pour l’alternance est prévue pour le dimanche 29 avril prochain au Palais de la culture. « S’il n’y a pas de changement en juillet prochain, l’avenir du Mali est compromis… Il est évident que le gouvernement ne peut rien faire en trois mois, ce qu’il n’a pas pu faire durant ces dernières années. La solution à la stabilisation du Mali réside dans l’alternance. Ce régime ne peut pas amener le Mali ni à la paix, ni à la réconciliation, ni a la sécurité. Ce régime à échoué. Nous dévons conjuguer les efforts pour réaliser l’alternance… Nous voulons la tenue des élections à date mais les élections bâclées ne seront pas acceptées. A Ségou, le Président a dit qu’il continue, si le peuple malien se mobilise, Boua sera obligé de décrocher. L’intérêt du pays, c’est que le président décroche. Il peut rendre service aux maliens en tirant les conclusions de son échec », martelé Tiébilé Dramé. Selon lui, le gouvernement a commencé l’organisation de l’élection présidentielle en retard. Par ailleurs, Il a mis l’accent sur les actions salvatrices de la Plateforme « Antè Abana » qui a empêché la révision constitutionnelle. Enfin, il dira qu’il est de la responsabilité du gouvernement d’assurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.

Prenant la parole, le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé a félicité le Parena pour la tenue de cette conférence de presse. Selon lui, chaque fois qu’il y a la conférence du Parena, il y’a de la vérité. Avant d’évoquer l’insécurité à Konsiga dans le cercle de Yélimané (Région de Kayes). Selon Soumaïla Cissé, le maire URD de Konsiga (Tamassa Kébé) n’arrive pas à travailler. Aux dires de Soumaïla Cissé, le maire a été agressé chez lui, sa maison a été brulée et il est actuellement en exil. Il a invité les autorités maliennes à prendre leurs responsabilités pour trouver une solution idoine à ce problème qui dure depuis longtemps.

Aguibou Sogodogo