TENUE DE LA CONFERENCE D’ENTENTE NATIONALE LE 27 MARS Kidal et Tombouctou protestent

A Tombouctou comme à Kidal, les protestations sont vives contre l’organisation de la Conférence d’entente nationale à partir du lundi prochain. Le Congrès pour la justice dans l’Azawad et la Coordination des mouvements de l’Azawad critiquent les conditions de sa tenue.
Le Congrès pour la justice dans l’Azawad regrette que la Conférence d’entente nationale se tienne sans parvenir à un règlement de la question de Tombouctou. Selon les responsables du mouvement, « il y a des préalables avant cette conférence qui n’ont pas été pris en compte « .
Au micro de nos confrères de Studio Tamani, le chargé de communication du Congrès pour la Justice dans l’Azawad, Hamata Ag Almehidy, a déploré qu’  » une conférence d’entente nationale qui sera organisée dans pratiquement une semaine, pour moi s’est déplorable. Parler d’une conférence d’entente qui est censée conclure l’accord, qui est censée conclure beaucoup de points sur l’analyse des causes profondes de ce conflit, que nous vivons depuis l’indépendance du Mali et même avant, évoquée le mot Azawad pour savoir sa connotation des Maliens, ne me paraît pas possible sans la mise en place effective des autorités intérimaires. Les points de désaccord, sont les mêmes qui ont été annoncés et qui ont fait objet de blocage le mois d’octobre dernier. Des personnes sont là, dans leurs régions et réclament leur inclusion conformément au caractère inclusif de l’accord dans les organes de mise en œuvre, dans les décisions politiques de leurs régions en commençant d’abord par leur implication dans les autorités intérimaires et dans tout ce qui est censé gérer leurs régions ».
Du côté de la Coordination des mouvements de l’Azawad, on se montre sceptique quant à l’issue de la Conférence d’entente nationale. Les responsables de la CMA dénoncent « l’impréparation et la précipitation » qui entourent l’organisation de cette rencontre. Selon eux, les concertations régionales annoncées en prélude à la Conférence n’ont pas eu lieu à
Kidal.
Toujours au micro de Studio Tamani, Ambéry Ag Rissa, responsable de la CMA, a rappelé que « la conférence d’entente nationale, ce n’est pas une petite affaire. On parlait de concertations régionales, je n’en ai pas vu à Kidal jusqu’ici, or Kidal est une pièce maîtresse dans le règlement du conflit de ce pays, parce que c’est dans la région de Kidal qu’il y a une sédimentation de problèmes, de griefs depuis l’indépendance jusqu’à maintenant. Il ne suffit pas de réunir quelques centaines de personnes à Bamako, c’est une conférence qui a son importance qu’il faut bien préparer. Ici à Kidal, on ne sait pas de quoi il s’agit ». Les ex-rebelles se disent « très sceptique en tout cas pour la procédure employée et la précipitation employée aussi ».
MD

CONFERENCE D’ENTENTE NATIONALE
L’opposition refuse toujours de participer
Jusqu’à preuve du contraire, l’opposition n’a toujours pas l’intention de participer à la Conférence d’entente nationale. Rappelant que  » ses réserves n’ont pas été prises en compte », l’URD redoute que cette conférence ne soit qu’  » un exercice de défoulement collectif ».
Pour Maitre Boubacar Karamoko Coulibaly, vice-président de l’URD,  » il est évident que la conférence d’entente nationale est un moment fort, telle qu’annoncée si les objectifs visés sont réellement atteints. Mais je n’y crois pas beaucoup. Tout ce que j’ai vu jusqu’ici, s’apparente à un exercice de défoulement collectif. Je ne vois pas un traitement en profondeur de la question. Tout cela me semble un peu superficiel, voir trop folklorique. Il est évident que cette conférence semble être exclusive. L’opposition a fait des demandes particulières qui n’ont pas été prises en considération. Donc l’opposition n’y sera pas. Elle se fera sans une partie des Maliens. Il faut qu’on arrête cela. Il y a des problèmes sérieux. Personne n’est en sécurité. La sécurité n’existe nulle part. Il y a des problèmes de gouvernance, les Maliens ont faim, rien ne va. Parlons de problèmes concrets, des problèmes sérieux. Et après, nous allons mettre en place une feuille de route que le gouvernement exécutera. Une telle conférence qui n’est pas souveraine, qui ne prend pas de décisions sur les gouvernants, je vous dis que ça n’aboutera sur rien ».
MD

ABEIBARA
Assassinat d’un chef militaire de la CMA
Toukannas Ag Mahammad, un des chefs militaires de la CMA à Abeibara, a été assassiné le 18 mars dernier par des hommes armés non identifiés. Cet assassinat intervient un jour après celui d’un autre chef militaire de la plateforme le vendredi dernier à Ménaka. Les deux meurtres n’ont pas encore été revendiqués.