Syrie, un conflit qui redessine dans le sang le nouveau visage du Proche et Moyen-Orient

En cinq années, le conflit qui ensanglante la Syrie a fait plus de 250.000 morts et trois millions de réfugiés. Le pays a été complètement détruit, notamment ses infrastructures économiques, routières, hôtelières, les sites et monuments historiques. Les économies nationales des pays de la région du levant se sont aussi effondrées, les liens commerciaux régionaux ont volé en éclat avec des pertes de production qui se chiffrent à des dizaines de millions de dollars US. Quelles sont les origines du conflit et qui en sont les protagonistes ? Pourquoi Bachar Al Assad suscite-t-il tant de haine en Occident et dans certaines pétromonarchies ? Et quelles pourraient être les conséquences de ce conflit aux Proche et Moyen Orient ?

Aux origines du Conflit

C’est le 15 mars 2011 qu’éclatent à Deraa les premières révoltes contre le régime. Elles sont survenues à la suite de la féroce répression qui s’est abattue sur un groupe de jeunes qui taguent sur les murs de leur école : «Bachar al Assad dégage !». Ils sont vite capturés par les services de renseignement et disparaissent aussitôt. Lorsque les parents des victimes sont venus réclamer auprès d’Atif Najib, (chef des Services de Sécurité de Deraa), la dépouille de trois des enfants tués au cours de la répression, et la libération de ceux qui ont été enlevés, ils essuient le sarcasme et le mépris de ce dernier. Dès le lendemain, une immense manifestation éclate au cœur de la mosquée Al Omrani, l’une des plus anciennes au monde. Les forces de l’ordre tirent sur la foule. Une délégation se rend alors à Damas pour y rencontrer le président Bachar al Assad. Celui-ci accède aussitôt à leur demande. Il les présente ses condoléances, limoge Atif Najib, son cousin, et promet l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités. Ce geste d’apaisement du président syrien n’a pas suffi. Les manifestations s’étendront quelques jours plus tard à d’autres régions du pays. Deux villes se sont particulièrement distinguées dans cette contestation du régime : Homs et Deraa. Homs, ville à majorité sunnite, située à une vingtaine de kilomètres du Liban est le plus grand gouvernorat du pays. Elle couvre 25% du territoire du pays et abrite la plus grande superficie des terres agricoles aux frontières du Liban et de l’Irak. En outre, elle est réputée pour ses forts taux en matière de criminalité, surtout dans le domaine du trafic de la drogue, de la contrebande des biens de consommation. Sa proximité avec la ville de Hama, théâtre en 1982 de la plus grande révolte armée des frères musulmans, révolte férocement réprimée par Hafez-El Assad, le père de l’actuel président Bachar Al Assad (plus de 20.000 morts), renforce la méfiance proverbiale des dirigeants syriens qui considèrent Homs comme la «route de la subversion».

En effet, c’est là qu’ont commencé les attaques des groupes armés constitués de milices dites «d’auto-défense». Très rapidement, ceux-ci basculent progressivement de la protection des zones sunnites à l’attaque de quartiers alaouites, de postes de police et de l’armée. En complément de leurs actions, d’autres groupes ouvertement salafistes apparaissent et prennent le relais avec des revendications et des tactiques opérationnelles qui rappellent celles des milices du camp de Nahr El Bared au Liban voisin. Le 8 décembre 2011, des éléments armés attaquent la raffinerie de Homs dans l’objectif de provoquer des pénuries et attiser le mécontentement populaire. Les insurgés prennent le contrôle de plusieurs quartiers et annoncent la création de l’ALS (Armée Syrienne Libre). Quelques mois après, Ils élargissent leur rayon d’action à la capitale. Le 16 juillet 2012, des symboles de l’Etat sont visés à travers une opération baptisée «Volcan de Damas» qui transforme certains quartiers de la capitale en véritables zones de guerre. Quarante-huit heures plus tard, l’ALS revendique un attentat à la bombe contre le siège de la Sûreté nationale faisant plusieurs victimes, au nombre desquelles le ministre de la Défense Daoud Radjha, son vice-ministre Assef Chawkat, le Général Hassan Tourkmani, chargé de la direction de la «Cellule de crise», et le Général Hisham Ikhtiyar, chef de la Sécurité nationale.

La seconde ville de contestation du régime est Deraa, située dans le sud du pays, près de la frontière jordanienne. Deraa s’illustre par une double contestation. D’abord contre la suprématie du Parti Baas (parti au pouvoir), ensuite contre la minorité alaouite au pouvoir. En effet, les tribus sunnites transfrontalières n’ont jamais admis la tutelle de Damas. Elles sont les fidèles alliés des frères musulmans jordaniens et bénéficient d’importants soutiens financiers de la part de la monarchie saoudienne. Dès le 18 mars 2011, des armes de guerre ont été repérées non seulement à Deraa, mais aussi à Homs, Hama et dans différentes agglomérations proches de la frontière turque. Grâce aux relations qu’ils ont établies avec les filières de contrebande, les insurgés ont creusé des tunnels de stockage et de repli. Les autorités syriennes ont identifié plus de 65.000 contrebandiers qui opèrent impunément sur les frontières grâce à la complicité des autorités locales (gouvernorats, polices, services de sécurité, douanes et tribus). C’est par ces différents réseaux que les armes de guerre ont été introduites dans le pays. Si la répression a permis d’endiguer le mouvement de contestation à travers les arrestations de nombreux manifestants, elle a également donné l’occasion aux éléments radicaux de prendre la rue, de choisir la confrontation directe avec le régime. De son côté, la population a observé l’apparition de manifestants armés soutenus depuis l’étranger, suivie de désertions au sein de l’armée et des appels au départ du président Bachar Al-Assad et la fin du régime. Trois évolutions interactives l’expliquent clairement : l’augmentation du nombre de réfugiés libanais et palestiniens dans les camps de réfugiés le long de la frontière turque, la désertion croissante des appelés sunnites et la sanctuarisation des quartiers sunnites de Homs. Il faut souligner que cette radicalisation de la contestation a été essentiellement nourrie par le salafisme qui s’est développé dans les régions périphériques abandonnées par l’administration centrale où sévissent la misère et la corruption. Par ailleurs, elle est aussi imputable au régime à travers son programme religieux qui s’illustre par le choix d’imams connus pour leur extrémisme dans les différentes instances de l’islam sunnite officiel et qui ont encouragé la propagation des idées fanatiques.

Les forces en présence et leurs objectifs stratégiques

Plusieurs forces politiques de l’opposition se disputent l’espace politique syrien et font face au régime. Ce sont trois composantes hétérogènes qui ne partagent ni les mêmes visions, ni les projets ou objectifs stratégiques.

-Une opposition intérieure, ancienne et nationale opposée à toute ingérence extérieure et à tout dialogue avec le régime dont elle exige le départ comme préalable à la mise en œuvre de la feuille de route qu’elle compte soumettre aux autres forces politiques. Elle est considérée comme la composante la plus crédible et la plus légitime et dispose d’un enracinement important dans le pays. Constituée de 11 partis arabes, Kurdes, Syriaques et de personnalités indépendantes, elle agit sous la bannière du Comité National de Coordination pour le Changement Démocratique (CNCCD). Ses principaux animateurs sont d’anciens prisonniers politiques qui s’inscrivent dans une logique de revanche personnelle contre le régime dont ils ont longtemps prédit la chute. Malheureusement, son talon d’Achille demeure l’absence d’une plate-forme alternative crédible.
-L’autre composante de l’opposition intérieure favorable au dialogue avec le régime est constituée du Parti Nationaliste Syrien, de l’Initiative Kurde, de l’Union Communiste Syrienne, diverses associations de jeunes et de femmes, certaines tribus et une frange des classes moyennes. Son objectif est d’éviter le chaos par une sortie négociée à la crise. Cette opposition est contre toute ingérence extérieure et dénonce en permanence l’opposition en exil aux mains des Frères Musulmans. La minorité kurde du pays (3 millions sur une population totale estimée à 23 millions) représente une part importante de cette opposition. Elle est restée longtemps privée de droit de vote, marginalisée et victimes d’ostracisme. Ces pratiques de l’Etat se sont renforcées avec les nouvelles orientations prises par les autorités qui, redoutant les effets de l’irrédentisme kurde venant de la Turquie voisine, ont conclu des accords avec leur voisin pour combattre les rebelles du PKK. Par la suite, des reformes ont été votées en leur faveur qui leur accorde le droit de naturalisation. Au départ, les kurdes avaient considéré que les manifestations menées contre le régime étaient démocratiques et qu’elles visaient l’instauration des libertés civiles et politiques. Mais, ils se raviseront vite, car la radicalisation armée devenait très dangereuse pour l’unité du pays et, par conséquent pour leur avenir, et celui des autres communautés kurdes qui se trouvent dans le reste du Proche et Moyen-Orient. Les différentes tentatives des pays occidentaux de les détacher du reste de la Syrie ont été vaines, car le sentiment national syrien reste très fort chez les Kurdes de Syrie. Dans leur grande majorité, ils soutiennent Bachar al Assad et rejettent avec force l’alternative islamiste des Frères Musulmans qui reste à leurs yeux la pire des solutions. Par ailleurs, ils sont contre tout dialogue avec le Conseil National Syrien (CNS) au sein duquel siègent quelques kurdes qu’ils considèrent comme des traitres pour avoir fait allégeance au Gouvernement de Recep Taieb Erdogan et de s’être réuni à Ankara.

*Le Conseil National Syrien, largement dominé par les Frères musulmans, est né dans les cellules secrètes de certaines capitales occidentales en accord avec plusieurs pétromonarchies du Golfe. De nombreuses figures intellectuelles francophones, chercheurs et professeurs d’université animent sa direction politique. Le Conseil National Syrien bénéficie d’importants soutiens financiers de la Fondation Ford, d’autres officines américaines, de même que les bailleurs de fonds du Qatar. La France s’est aussi révélée comme l’un de ses premiers parrains. Cela a été établi par beaucoup d’analystes et d’observateurs qui soutiennent que le Conseil National Syrien a été créé à l’Elysée. Il n’est pas surprenant de constater que, faute de disposer d’un véritable enracinement à l’intérieur de la Syrie, il veut rééditer la même tactique opérationnelle que le Conseil National de Transition Libyen (CNT) pour renverser le pouvoir syrien. Certes, avec l’aide des Frères musulmans jordaniens, il a pu infiltrer des éléments à l’intérieur de la Syrie.

Mais son emprise sur la marche des événements n’a aucun effet significatif. Même sa collusion avec les groupes armés de l’ALS (Armée Libre Syrienne), soutenus par l’Arabie Saoudite et les milices de Rafik Hariri, n’a pas permis d’asseoir son autorité et sa crédibilité vis-à-vis des autres composantes de l’opposition intérieure et de l’ensemble des populations syriennes qui ont été outrageusement choquées par les discours de ses principaux dirigeants. En effet, ceux-ci promettent, une fois Bachar al Assad vaincu, de rompre immédiatement les relations avec le Hezbollah, le Hamas, l’Iran, et d’ouvrir des négociations de paix avec Israël. Surnommés ironiquement par les Syriens «le Conseil d’Istanbul», en raison de ses liens avec le Gouvernement d’Ankara, le CNS, aux yeux de l’immense majorité des Syriens, ne constituera jamais une réelle alternative.

Dimension internationale du conflit

Considérée comme faisant partie de «l’axe du mal», la Syrie est l’un des pays le plus détesté dans le camp occidental. À la fois ennemi d’Israël, allié indéfectible de l’Iran, de la Russie et de la Chine, le pays est aussi accusé de servir de base de repli aux groupes armés combattants comme le Hezbollah, le Hamas, certaines factions palestiniennes irréductibles notamment le groupe Abu Nidal. Après Gamal Abdel Nasser d’Egypte, Hafez al Assad a été le second dirigeant arabe à basculer dans le camp socialiste et des pays du Pacte de Varsovie. Ce positionnement intervenait dans un contexte de crispation et de confrontation Est-Ouest qui place Israël comme la tête de pont du «monde libre» en Orient. L’alliance de la Syrie avec le camp socialiste a connu des fortunes diverses à tel point que le Secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger déclarait : «Au Moyen Orient, on ne peut pas faire la guerre sans l’Egypte et l’on ne peut pas faire la paix sans la Syrie». Hafez al Assad, qui a anticipé la fin de la Guerre froide dans les années 1980, a donné de nombreux gages aux Etats-Unis. Malgré tout, le pays est resté durablement associé au Bloc de l’Est. Sa participation à la coalition internationale contre l’Irak en 1991 n’a pas modifié cette image.

Plusieurs capitales occidentales prennent comme prétexte sa présence au Liban pour mener outrageusement des campagnes de discrédit du régime, lesquelles ont culminé depuis l’assassinat en février 2005 à Beyrouth, du Premier ministre libanais Rafic Hariri et de vingt et une (21) autres personnes. Damas a été accusée d’en être le principal commanditaire. Le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, sous la férule des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne, exige le départ des troupes syriennes déployées dans la plaine de la Bekaa à l’est et sur les hauteurs stratégiques dans la montagne. Pourtant, cette présence syrienne au Liban, à partir de 1976, est une réponse à la demande expresse du président Suleiman Frangié, chrétien maronite qui voulait réduire les camps palestiniens. Après plusieurs retournements d’alliance, la Syrie va devenir le maître du jeu politique, pacifiant habilement le pays avec le soutien actif de Washington et de Paris. D’ailleurs le rôle de la Syrie comme force de stabilisation a été légitimé et reconnu par les accords de Taef (Arabie-Saoudite) du 23 octobre 1989 qui ont mis fin à la guerre civile confessionnelle.

L’autre raison de l’hostilité occidentale à l’égard de la Syrie a été l’assassinat, en février 2005, du Premier ministre libanais Rafic Hariri. Certains pays membres du Conseil de Sécurité, sur la base des rapports de leurs services de renseignement, ont conclu à la responsabilité directe du Gouvernement libanais dirigé par Emile Lahoud et de son allié syrien. En 2007, le Conseil de Sécurité crée un Tribunal spécial sur le Liban (TSL), pour juger les auteurs présumés d’attentats qui y ont été perpétrés dont celui contre Hariri. Au terme de longues investigations et interrogatoires à Beyrouth et à Damas, le magistrat allemand Detlev Mehlis, par ailleurs président de la Commission d’enquête internationale, produit deux rapports qui concluent à des «preuves convergentes» sur l’implication des services de renseignement syriens et libanais dans l’attentat. Par la suite, quatre Généraux libanais sont arrêtés. Il s’agit de : Moustafa Hamdane, Jamil Sayyed, Ali Hajj, Raymond Azar, respectivement Commandant de la Garde présidentielle, ex-directeur de la Sûreté Générale, Chef des Forces de Sécurité Intérieure, et ancien chef des Renseignements de l’armée. Du côté syrien, le magistrat allemand interroge à Damas l’ancien ministre de l’Intérieur, le Général Ghazi Kanaan, autrefois ancien chef des services de renseignements militaires syriens au Liban entre 1982 et 2002, son successeur Rustom Ghazalé ainsi que deux de ses principaux collaborateurs à Beyrouth, les colonels Mohammad Khallouf et Jameh Jameh, ainsi que le chef des renseignements militaires, le Général Assad Chawkat, beau-frère du président Bachar al Assad. Plusieurs sources ont annoncé également l’audition du frère du président Maher al Assad, Commandant de la Garde républicaine. L’étau se desserre quelques années plus tard autour de la Syrie après l’acquittement des auteurs présumés de l’attentat au Liban faute de preuves. Mais l’isolement politique et diplomatique du régime s’est accentué jusqu’à l’éclatement, à partir de l’année 2011, du «printemps arabe».

Suite à l’éclatement de la contestation en Syrie, une guerre médiatique contre Bachar el Assad s’est installée. L’action des radios américaines comme Sawa, des médias libanais proches du «mouvement du 14 mars», de la chaîne de télévision Qatarie Al Jazzira s’inscrit dans l’agenda des néo-conservateurs américains qui ont divisé le Proche et le Moyen-Orient entre pays «arabes modérés», comprenant l’Egypte, la Jordanie, les monarchies pétrolières et «Forces de l’axe du mal», comprenant l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas. Des techniques de désinformations les plus savamment mises en œuvre, qui vont de la généralisation, à la labellisation de groupes salafistes baptisés «Forces de résistance», en passant par les techniques de falsification les plus grotesques et les plus ridicules sont légion. Plusieurs chaînes de télévision arabes diffusent des images anciennes de manifestations qui ont eu lieu en Egypte ou au Yemen et qui disent qu’elles ont été tournées en Syrie. Très souvent, les prises de vue ne correspondant ni à la saison, ni à la météo du jour et qui montrent des individus défilant en manteaux en plein été en 2011 !

Les impacts économiques de cette guerre sont énormes : la Banque Mondiale estime que le prix de la guerre en quatre années aurait été de plus de 140 milliards de dollars soit 170 % du PIB syrien. Certains économistes prévoient que même si la croissance économique syrienne devait être de 5% au moins chaque année, il lui faudrait plus de 30 ans pour se remettre de la guerre. En octobre 2013, l’ONU avait estimé que l’économie syrienne avait perdu 103 milliards de dollars entre le début du conflit et la moitié de l’année 2013, dont 49 milliards pour la seule année 2012. Le taux de chômage touche la moitié de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. Le conflit a également provoqué des transformations économiques dans les pays de la Région du levant : Turquie, Liban, Jordanie, Iraq et Égypte. Il a fortement perturbé les échanges commerciaux alors qu’ils avaient été multipliés par sept entre le début et la fin des années 2000. Selon l’Economist intelligence unit, le PIB syrien a été de 29 milliards de dollars en 2014, bien loin des 60 milliards enregistrés en 2010. Les sanctions internationales adoptées depuis 2011 ont largement contribué à paralyser de manière principale le secteur bancaire et le secteur pétrolier, autant que tous les autres. L’embargo commercial auquel la Syrie est soumise constitue le principal facteur à l’origine de ces coûts directs, suivis par la diminution des effectifs et des compétences de sa population active due aux pertes humaines et à l’exode des réfugiés, la destruction des infrastructures, et l’augmentation du coût de l’activité économique dans les zones touchées par le conflit. Mais derrière cette guerre tragique dont les répercussions occasionneront des bouleversements au plan régional et international (forte poussée de l’extrémisme violent, conflits régionaux de basse intensité, effondrement de certaines monarchies, contestations politiques et confessionnelles..), se cachent des enjeux géopolitiques et géostratégiques : le remodelage du Proche et du Moyen-Orient et le contrôle des sources d’énergie. Dans cette bataille féroce qui s’annonce, le gaz sera la principale source d’énergie du 21ème siècle, à la fois comme alternative à la baisse des réserves mondiales de pétrole, et comme source d’énergie propre.

Par conséquent, le contrôle des zones gazières du monde par les anciennes et nouvelles puissances devient un impératif vital. Or, selon plusieurs analystes occidentaux, la Syrie, qui renferme les plus grandes réserves de gaz au monde, sera au centre de cette confrontation stratégique décisive entre la Russie et les Etats-Unis.

Nouhoum KEITA

Journaliste et éditorialiste à Radio Kayira