Succession de drames sanglants autour du pouvoir :

La malédiction des barbelés de la profanation de Koulouba !

Fidèle à lui-même, Mamadou Sinsy Coulibaly, touche-à-tout et défenseur farouche des entreprises, avait prévenu, il n’y a pas encore longtemps dans une vérité crue, des conséquences de l’atteinte à la sacralité de la colline de Koulouba, ce haut lieu du pouvoir d’Etat au Mali. L’opérateur avait tiré la sonnette d’alarme sur la pose de barbelés, tout au long de cette colline, profanant ce lieu mystique réputé inviolable, où gisent une vénérée mère et ses triplés. Un sacrilège de trop qu’il ne fallait pas commettre, au risque de s’exposer aux conséquences maléfiques. En vain !

Des barbelés sacrilèges

Des barbelés, tout au long du pourtour de la colline de Koulouba, voilà le spectacle qu’il est désormais donné de voir. Le nouveau pouvoir des militaires, très sourcilleux ou obsédés par leur  sécurité a donc décidé de l’ériger en un haut lieu protégé, transformant le palais éponyme en une prison à ciel ouvert.

Pourtant, il n’y a pas encore longtemps, dans l’une de ses sorties, cet homme de conviction avait prévenu les locataires des lieux sacrés sur les éventuelles conséquences des barbelés sacrilèges. Aux yeux des initiés, versés dans les mystères, la décision des tenants du pouvoir  était une initiative profanatoire portant atteinte à la mémoire des esprits qui hanteraient ces lieux si particuliers pour les autochtones, aujourd’hui peu nombreux mais toujours présents. Cette colline sacrée, surplombant magistralement la ville des trois caïmans, est devenue par la force des choses le symbole du pouvoir d’Etat du Mali, et par-dessus tout dont elle est la protectrice.

Visiblement obnubilés par leur hantise du complot, ceux qui sont arrivés au pouvoir par… le complot, n’ont prêté aucune attention aux avertissements de l’expert. Pourtant le simple bon sens, dans notre culture devait faire comprendre que comme tout lieu sacré, la mystérieuse colline de Koulouba, comme tous les endroits vénérés, entraîne son lot de malédictions comme autant de punitions, une fois sa mémoire souillée.

C’est que, comme l’avait alors rappelé Mamadou Sinsy Coulibaly, c’est là que reposent les sépultures de la vénérée mère, Gnéléblen Konaté, et de ses triplés, enfouies dans les profondeurs de cette colline devenue sacrée au fil des générations. Le lieu, au centre de vénération, abrite également la dépouille de Sogonafing, la sœur jumelle de Gnéléblen, dont un quartier de Bamako porte le nom.

Les présages des initiés assurent que les barbelés, posés par Assimi dans un acte brutal d’autorité,  ont cruellement violé les mémoires de ces personnages historiques objet de culte.

Comme l’avait d’ailleurs prudemment prédit le donneur d’alerte, les coupables de la profanation devaient s’attendre aux conséquences punitives. Pour les autochtones de Koulouba, il en a toujours été ainsi car le sacré absolu, autour de la mémoire de la prestigieuse Gnéléblen et ses triplés, ne tolère, même de façon inconsciente, aucune atteinte ou action de dénigrement, qui exige aussitôt réparation immédiate au risque de graves conséquences.

Un pouvoir au parcours sanglant

A tort ou à raison, les observateurs remarquent le parcours quelque peu sanglant du règne du Colonel. Selon les initiés, absolument plus rien ne peut désormais épargner des conséquences maléfiques inéluctables de cette profanation, dont les stigmates, selon les mêmes avertis, marqueront, suivant diverses fortunes, les actions, initiées par les nouveaux maitres des lieux.

Et comme un effet d’accélérateur, ces derniers mois ont connu leurs lots de drames sanglants, tous liés d’une façon ou d’une autre au pouvoir actuel. Le malheur n’a pas manqué de frapper de façon tragique son plus proche entourage professionnel engagé avec lui dans ses actions de conservation du pouvoir. Et visiblement, au fil de la brûlante actualité, la malédiction semble gagner la proximité présidentielle qui, en l’espace de trois semaines, a essuyé des attaques meurtrières, d’une rare violence.

Les terroristes ont ainsi régulièrement pris pour cible, et la plupart du temps avec de nombreuses pertes en vies humaines, les activités liées à ce que le pouvoir, dans une dynamique de promotion personnelle du Colonel Assimi Goïta, appelle ‘’les œuvres sociales du Président de la Transition’’…

Au premier assaut meurtrier des djihadistes, le chef de cabinet du président de la transition, et plusieurs autres membres de la délégation présidentielle (paix à leur âme) ont ainsi perdu la vie tandis qu’au second, la vaillante armée nationale a perdu six de nos braves hommes, malgré une résistance acharnée.

Comme par une malheureuse coïncidence, dans le même temps, une attaque terroriste violente, complexe, comme on le dit dans le jargon militaire, a endeuillé le camp de Sévaré, dans la région de Mopti, ayant  fait plusieurs victimes civiles, suivie elle aussi du crash d’un hélicoptère de l’armée malienne avec malheureusement la mort du pilote malien et de ses deux instructeurs.

Récurrentes marches funèbres de la profanation

Les conséquences macabres de la profanation de la colline sacrée de Koulouba semblent inexorables, sans pouvoir conjurer les tragédies sanglantes des attaques, toutes autant meurtrières que violentes les unes et les autres, perpétuées ces derniers temps çà et là, et qui se multiplient dans plusieurs localités du pays.

Un malheur ne venant jamais seul,  ce vendredi, il y a eu la publication du rapport onusien sur les événements tragiques de Moura. Ce rapport accablant, publié par l’ONU à travers la MINUSMA, met le Mali, mais sur les autorités militaires sur la sellette, d’autant qu’il stigmatise de graves et violentes atteintes aux droits humains, constituant des crimes contre l’humanité, comme le rapportent expressément les conclusions du rapport.

En conséquence du sacrilège de la mémoire profanée des  sépultures sacrées,  Mamadou Sinsy Coulibaly en initié avait sans détour annoncé, on se le rappelle,  un marigot de sang qui coulera jusqu’à atteindre la caverne, située en contrebas du Palais présidentiel, au niveau du second plateau de la colline de Koulouba.

Croyance atavique ou non : le sacré ne peut être impunément profané ! De l’affront suprême infligé à la colline sacrée de Koulouba, il en résultera une violence extrême. Rien ne peut s’y opposer, selon les prédictions des initiés, au châtiment qui en résultera inexorablement.

De mémoire d’initiés, on retient que dans le passé, pendant la colonisation, en dépit pourtant des multiples hostilités auxquelles ils faisaient face, les colons blancs s’étaient abstenus d’ériger, en ce lieu symbolique, des fers barbelés, comme il en existe, en ce moment, pour protéger le Palais qu’ils occupaient. Par respect pour le caractère sacré des lieux, les occupants coloniaux s’étaient simplement contentés d’ériger des murettes, tout au long du pourtour des sépultures vénérées.

Pourtant, Mamadou Sinsy Coulibaly, Coulou comme on le surnomme, n’a pas cessé d’alerter les autorités du pays sur les questions de préoccupations nationales,  y compris celles qui fâchent. D’ailleurs, tout récemment dans une interview accordée à RFI, il a averti, entre les mots et à sa manière, sur les risques de la gouvernance d’Etat.

La corruption gangréneuse et endémique, le déni de justice, l’hostilité diplomatique, le mal vivre des entreprises, tout y passe  dans ses reproches. Pourvu que les échos de ses propos puissent servir aux maitres du jour d’amorce réelle d’une dynamique pour de nouvelles perspectives pour le pays. Et surtout pour une fin heureuse et paisible de cette Transition.

Qui a un parcours sanglant pour l’heure !

 

Une Contribution de Hamadou Konaté