Soumeylou B Maïga:«Nous nous battons pour que le futur Président soit issu d’un parti politique»

Le Forum des leaders a battu un record de mobilisation. La grande salle de conférences était trop exiguë pour contenir tout le beau monde qui avait fait le déplacement. Il s’agissait notamment, de leaders politiques, d’hommes d’Etat, de leaders religieux et traditionnels. A ceux-ci s’ajoutaient plusieurs délégations, venues de Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Togo, du Congo et des quatre coins du Mali.

C’est dans une atmosphère de fête que le forum s’est ouvert sur les prestations de Thialey Arbi et de Neba Solo. Immédiatement après, place fut faite à la projection d’un film vidéo sur la longue carrière politique de Soumeylou Boubèye Maïga, de la Transition à l’ère ATT, en passant par les gouvernements d’Alpha Oumar Konaré. Après un deuxième intermède musical animé par Babani Koné et Sidiki Diabaté, l’assistance eut droit à une la deuxième partie du film vidéo, portant cette fois sur les actions de ASMA dans les domaine de l’éducation et de la santé, illustrées par des dons de tables, bancs et matériels didactiques à Bossobougou et Mopti, la réhabilitation d’écoles à Gao, la fourniture de 30 bancs et de 1000 cahiers et la construction de quatre CSCOM, d’une valeur de 4 millions FCFA chacun, toujours dans la Cité des Askias, pour ne citer que ces quelques exemples.

Après le discours du représentant des jeunes, place fut faite aux différents témoignages  en commençant par ceux du Maire du Mandé, Maourou Kéita et de Tiéman Coulibaly, Président de l’UDD, suivis de plusieurs autres. Prenant enfin la parole, Soumeylou Boubeye Maïga a tout d’abord souhaité la bienvenue à tous les participants, au nom du Comité d’organisation de ASMA, avant de déclarer: «la seule chose qui nous réunit ici aujourd’hui c’est notre appartenance au Mali». Il a ensuite décerné une mention spéciale à la présence massive des représentants de Kidal, de Gao et de Tombouctou. Une présence qui, selon lui, est à la fois une source de réconfort moral et de fierté.

De manière fort ironique, Soumeylou ajoutera: «ils sont les seuls qu’on a pas pu démarcher, sans même savoir ce dont on allait parler. Il y a beaucoup de trafics dans notre pays, mais le plus pernicieux, c’est le trafic d’influence. Personne au Mali n’est plus proche d’ATT que moi». Et Soumeylou Boubèye Maîga d’exprimer toute sa reconnaissance et sa gratitude à Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, pour l’occasion qu’ils lui ont donné de servir le Mali dans des positions éminentes. «Je connais l’un et l’autre depuis respectivement 40 et 30 ans. Nous avons tissé  des liens, jamais altérés, de confiance, de fidélité et d’estime, dans une communion toujours renouvelée. Je suis leur cadet, leur camarade, leur compagnon, leur frère d’armes, leur frère tout court. Je suis fier de le dire. Ce que tout ce que tout le monde sait d’ailleurs, c’est que j’ai toujours été à leurs côtés dans les moments décisifs. Je suis sûr que je serai encore là dans les moments qui vont suivre. S’il y a deux choses que j’ai retenues d’eux, c’est, bien sûr, leur amour du Mali et leur attachement au consensus».

Par rapport aux échéances de 2012,  Boubèye soutient  qu’ATT a mis en œuvre un consensus républicain. Aussi exhorte-t-il tout un chacun à persévérer et à poursuivre dans cette voie. Faisant allusion à ceux qui se proclament héritiers de Chef de l’Etat, il dira que même les héritiers biologiques ne peuvent pas être les seuls garants, encore moins ceux qui veulent simplement profiter d’une situation. «Nous devons œuvrer à avoir ensemble une stratégie électorale commune, en vue d’aboutir à une majorité parlementaire commune, au sein de laquelle chaque partenaire doit avoir une présence plus accrue dans les institutions et au sein de laquelle le leadership lié au fait majoritaire ne saurait être synonyme d’attitude hégémonique» a-t-il poursuivi. Avant de faire remarquer que c’est à ce prix que nous pourrons bâtir un socle social et politique large et solide, pour relever, dans l’unité et la cohésion, les défis du futur: la problème de l’école, pour lequel il préconise un pacte social, l’insécurité, l’autorité impartiale de l’Etat, la morale et l’éthique du service public. Boubèye a aussi tenu à clamer haut et fort qu’il l’un des pères fondateurs de l’Adéma. «Nous nous battrons pour que le futur Président soit issu d’un parti politique» a-t-il conclu.  

Rappelons que ASMA a été créée en 2003 pour fédérer des activités d’assistance et de soutien pour soulager des détresses, quelquefois profondes, en matière d’accès à l’éducation, à la santé, à l’eau et à l’emploi dans notre pays.

Pierre Fo’o Medjo

Le 22 Septembre 16/01/2012