Sommet de l’UEMOA : L’obligation de serrer le goulot d’étranglement

 

Faisant le compte rendu de la conférence de presse animée par le général Oleseyi Petinrin, président du comité des chefs d’états- majors de la CEDEAO à Bamako, Koaci.com s’est demandé : ‘’ la réunion des chefs d’états-majors de la CEDEAO est-elle parvenue à la conclusion que le dialogue a encore une chance d’aboutir, les troupes de la CEDEAO ne sont-elles pas prêtes, la situation ne vaut-elle pas la peine d’une intervention militaire ? ‘’ Le journal en ligne a ajouté que, pour tout dire, le président du comité des états- majors a été clair : ‘’ les états-majors sont responsables devant les chefs d’Etat. Ce sont les chefs d’Etat qui décident. Lorsqu’ils décideront, nous prendrons toutes les dispositions pour intervenir.

‘’ De ce fait, les résolutions du sommet prouvent la volonté persistante des chefs d’Etat d’isoler Laurent Gbagbo et ses partisans. Natié Pléa, ministre de la Défense et des anciens combattants, s’est félicité des avancées en gestion financière, mais reconnaît que la Côte d’Ivoire continue d’être la préoccupation majeure de la sous région.

Il faut dire, aujourd’hui,  qu’il est étonnant que, malgré l’étau qui se resserre de plus en plus, Laurent Gbagbo et ses partisans trouvent encore des ressources pour défier la communauté internationale. Cette défiance est d’autant plus inquiétante pour les observateurs que les bailleurs de fonds des Etats africains et la communauté internationale ne font qu’un. Malgré tout, la démission de l’ancien gouverneur de la BCEAO, Dacoury Tabley, a édifié plus d’un observateur sur les raisons de la résistance du camp Gbagbo. La question que certains se posaient, à savoir comment Laurent Gbagbo continue de résister, trouve donc sa réponse dans le transfert d’une centaine de milliards de Fcfa. C’est vrai qu’un blocus financier, appliqué dans les règles de l’art, aurait produit des effets dissuasifs.

Du point de vue politique, l’invitation de Guillaume Soro à vite appliquer la solution militaire fait redouter l’effet domino en Afrique sub-saharienne, car, si la situation s’enlisait, elle pourrait faire jurisprudence, d’autant plus que des élections auront lieu en 2011 en Afrique, en l’occurrence, au Niger et au Bénin. La lenteur de la communauté internationale à faire appliquer ses décisions, pour le cas de la Côte d’Ivoire apparaîtrait, aux yeux du monde, comme un grave tournant, pour le respect de la démocratie multipartite. Ce qui, du coup, affaiblirait politiquement l’Occident. Toutes choses qui poussent à prévoir que les différents acteurs politiques s’entendent sur un resserrement plus conséquent du goulot d’étranglement contre Laurent Gbagbo et ses partisans.

Baba Dembélé

25/01/2011