Somalie: raid aérien mené par des commandos français pour libérer un otage


Les combattants moudjahidine ont défait les soi-disant commandos du gouvernement français qui ont tenté de sauver un otage, et ils (les commandos) ont laissé les corps de plusieurs des leurs sur le lieu de l’attaque, a affirmé Cheikh Mohamed Abdallah, commandant militaire de la localité de Bulomarer, où s’est produit le raid.

Nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé car l’attaque a eu lieu de nuit, mais ce matin nous avons vu plusieurs cadavres y compris celui d’un homme blanc. Trois civils ont également été tués dans l’échange de coups de feu, a rapporté à l’AFP un habitant de Bulomarer, Idris Youssouf.

Aucune réaction n’a pu être immédiatement obtenue du côté des autorités françaises.

Un agent de la DGSE (services français du renseignement) est détenu en Somalie par des insurgés islamistes depuis le 14 juillet 2009. Cet agent, présenté comme Denis Allex – a priori un pseudonyme – avait été enlevé à Mogadiscio avec un autre agent, qui a lui recouvré la liberté en août 2009.

L’attaque a été menée à partir de quatre hélicoptères militaires, contre une habitation de Bulomarer, une localité contrôlée par les islamistes shebab et située à 110 km au sud de la capitale Mogadiscio, selon des témoins sur place.

Les shebab ont perdu tous leurs principaux bastions dans le sud et le centre de la Somalie, à la suite d’une offensive menée depuis un an et demi par une force de l’Union africaine (Amisom) renforcée par un contingent kényan ainsi que par un corps expéditionnaire éthiopien et par l’embryon d’armée nationale somalienne.

Les islamistes shebab, intégrés au mouvement Al-Qaïda, contrôlent cependant encore certaines parties rurales du sud et du centre du pays.

L’agent de la DGSE fait partie de neuf Français, au total, retenus en otage à l’étranger, tous sur le sol africain, dont au moins six sont détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Sahel.

Cet agent des services spéciaux français était apparu en juin 2010 dans une vidéo sur des sites islamistes où il pressait la France de cesser tout soutien au gouvernement somalien.

Le 13 juillet 2012, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait assuré que l’otage était en vie.

Le 4 octobre 2012, Denis Allex était apparu, pâle et les yeux cernés, dans une vidéo où il avait lancé un message de secours au président Hollande, qu’il pressait d’oeuvrer à sa libération.

(©AFP / 12 janvier 2013 08h07)