Situation sécuritaire et ses conséquences dans la région de Mopti Des milliers de personnes sans abris !

Inquiétés dans la situation sécuritaire dans la région de Mopti, la Jeunesse Ginna Dogon et celle de Tabital Pulaaku étaient face à la presse le samedi 13 avril 2019 pour informer l’opinion nationale et internationale de ce qui passe dans le centre. Malgré les efforts de stabilisation de l’Etat, la menace terroriste dans les régions de nord et du centre présente une situation de trouble de plus en plus généralisée.
Des forces obscures tentent désormais de communautariser la violence afin que le chaos qui en découle leur serve de rempart voire d’alibi. Dans le discours conjoint des présidents de la Jeunesse Ginna Dogon et Tabital Pulaaku, il ressort que les récents évènements malheureux survenus dans les cercles de Koro, Douentza surtout Bankass et Bandiagara interpellent chacun de nous et poussent à transcender nos égos. « Des violations graves des droits de l’homme ont été commises qui rongent le socle même du vivre ensemble. Un peu partout, la méfiance est en train de donner naissance à des invectives ; les invectives qui conduisent aux frustrations et les frustrations qui mènent aux violences de tout genre », regrette la jeunesse. C’est en effet, dans le refus d’aller vers l’autre, de lui parler que couvent les œufs de la discorde, de la haine de l’autre. Dans cette situation d’insécurité généralisée, le tableau des conséquences humanitaires ne peut qu’être sombre. La région de Mopti enregistre déjà plus de 60 000 déplacés ; plus de 500 écoles fermées ; des dizaines de milliers de têtes de bétails disparus ; Stocks de vivres volés ou partis en fumée ; malnutrition ; plus de 3 000 000 de personnes menacées de famine ; difficultés de plus en plus grandes de mobilités des personnes et des biens. « Devons-nous rester spectateurs devant cet effritement dangereux de la dynamique du vivre ensemble qui a existé entre nos communautés depuis des siècles ? Nous jeunesses Tabital Pulaaku et Ginna Dogon, nous disons non aux suspicions ; non à la méfiance, Non aux invectives Non à l’amalgame, non à la violence dans toutes ces formes ».
Aussi, lancent-ils un appel à tous, femmes, hommes, jeunes, pour tirer les leçons de notre passé commun pour que puissent faire prévaloir les valeurs de la démocratie et de l’Etat de droit. Nous devrons ensemble œuvrer à ramener et à consolider l’entente et la cohésion sociales partout dans nos villages et hameaux. « Notre unité, le vivre ensemble, l’entraide, voilà selon nous, des valeurs que nous devrons tous cultiver et qui ne pourront être marchandées en aucun prix par qui que ce soit ! Nous, jeunesses Tabital Pulaaku et Ginna Dogon, sommes convaincues qu’à l’Etat seul revient le rôle régalien de protection de tous ses citoyens.
Nous interpellons nos camarades jeunes à mesurer les propos sur tous les réseaux sociaux et dans nos rues. Car tout ce que nous disons peut attiser le feu de la haine ou apaiser les cœurs ».
O.O