Sidi Sosso Diarra, VEGAL :« Je crains pour mon avenir »

« Ce ne sont pas seulement les autorités qui m’en veulent, même les collègues me promettent la souffrance après mon mandat. Mais je n’irai pas comme ça à l’abattoir, j’aurai le temps de préparer ma défense. Je compte sur la sagacité des uns et des autres pour établir l’équilibre des choses. Même si je dois revenir à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, je souhaite que cela se fasse dans la modération. D’ici là, je m’occupe de ma mission car j’ai encore beaucoup à faire avant le 31 mars, jour de la fin de mon mandat ». C’est en ces termes que le vérificateur général, Sidi Sosso Diarra a confié sa peur de l’avenir, en marge de sa conférence bilan du samedi 5 mars 2011. Un discours aussi révélateur de la crainte que l’homme nourrit pour son après mandat. Il dit surtout  « craindre des représailles  de certaines personnes qui ne vont pas lui pardonner » pour les désagréments subis par elles à cause de la publication des rapports de vérification de leurs structures.

Le Végal est d’autant plus dans le désarroi qu’il n’est nullement protégé par la loi après son mandat. Sidi Sosso Diarra rappelle à ce propos les malheureux évènements de 2009 quand il a été jeté en prison comme vulgaire pleutre par un juge de la commune IV. Or, indique-t-il, « la nature de son travail (la vérification financière) devrait amener la loi à lui accorder une immunité en cours de mandat et même après pour ne pas être à la merci des délinquants financiers et autres voleurs de la République ». Il met cette insuffisance de la loi parmi les défis à relever par le bureau du vérificateur général. « Il faut une protection juridique du personnel du bureau. Il faut des privilèges de protection pour les vérificateurs compte tenu de la nature de leur travail », a-t-il revendiqué avec certainement la peur que ses jours après son mandat risquent d’être très difficiles.

Abdoulaye Diakité

L’ Indicateur Renouveau 09/03/2011