Scrutin du dimanche 28 juillet 2013 Tentative de prise de pouvoir par la force

 

L’élection du dimanche était cruciale pour l’avenir politique, économique et social du Mali, un pays qui traverse une crise sécuritaire et identitaire depuis l’occupation des parties nord par les forces Djihadistes. On se rappelle qu’il a fallu l’intervention des forces françaises dans le cadre de l’opération SERVAL, des forces de la CEDEAO et du Tchad pour chasser les Islamistes du MUJAO, d’Ançardine, d’AQMI dans le septentrion de notre pays. Ces forces du mal se sont adonnées à des exactions et atrocités contre les populations civiles.

Pour le vote proprement dit, il faut savoir que dimanche, le président par intérim Dioncounda Traoré a accompli son devoir civique au lycée Mamadou Sarr de Lafiabougou avant de déclarer : « Quand on perd, il faut l’accepter ». Et d’ajouter « C’est le meilleur vote que le Mali a organisé ». Quant au Premier ministre Django Sissoko, il a indiqué : « C’est l’affluence que j’ai jamais vu dans une élection ».

De son côté, Soumaila Cissé candidat de l’URD a voté dans le bureau N025 de Badalabougoiu.

Si dans l’ensemble, le vote s’est déroulé dans le calme, de nombreuses irrégularités ont émaillé le scrutin. Ainsi, à Kalaban ACI, le vote n’avait pas commencé à 10 heures. Et pour cause : les urnes concernant ce centre n’étaient pas scellées et sécurisée. Selon Sidiki Coulibaly le président du bureau de vote N0 3, « la mairie a déposé les urnes telles qu’on le constate. C’est pourquoi le coordinateur du centre a demandé l’arrêt du vote qui avait commencé ». Aussi, beaucoup avaient leurs cartes d’électeur mais n’ont pu voter, n’ayant pas vu leurs noms dans les bureaux de vote indiqués.

Après la fermeture des centres à Bamako qui a observé une journée sans pluie, une radio locale, par haine contre des candidats du FDR, n’a diffusé que des résultats favorables à IBK faisant fi des scores flatteurs et honorables obtenus par Modibo Sidibé du FARE, Dramane Dembélé de l’ADEMA et Soumaila Cissé de l’URD. Même là ou ils sont arrivés en tête, dans les bureaux de vote, leurs résultats ont été mis sous éteignoir. Il n’en fallait pas plus pour l’électorat favorable à IBK de s’emparer des rues de la capitale et de crier tôt victoire. Il s’agissait pour eux de prendre au forceps le pouvoir par la rue comme l’a fait exactement Gbagbo en Côte d’Ivoire. Mais l’arrivée des résultats des régions largement favorables à Soumi a refroidi leurs ardeurs. Voilà pourquoi des séances de formation des journalistes avaient été initiées par le gouvernement pour éviter un tel dérapage. A deux heures de la fermeture des bureaux de vote, aucun résultat tangible ne pouvait se dégager, mais seulement des tendances portant sur moins de 6% des résultats dépouillés.

L’annonce des résultats avant le ministère de l’administration et la cour constitutionnelle peut être à l’origine des soulèvements populaires et des insurrections de rues.

Issiaka Sidibé
L’ Indicateur Du Renouveau 2013-07-31 17:37:40