Révision constitutionnelle au Mali: Déclaration lors de la marche du Front Uni des Maliens des États Unis (F.U.MA-USA)

Honorables invites, chers Imams et Leaders Religieux des Etats Unis,

Honorables invités, chers leaders communautaires et notables des Etats Unis,

Honorables invités, hommes de culte, hommes de media, griots et niamakala des Etats Unis,

Honorables invités, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

À vous tous chers compatriotes, nous vous remercions très sincèrement d`avoir répondu à l`appel pour le Mali.

La situation actuelle dans laquelle notre pays se trouve nous interpelle toutes et tous et nous oblige, par devoir de patriotisme, à ne pas rester en marge des événements en cours, car l`histoire et notre conscience de citoyenneté malienne nous interpelleront dans un futur moins lointain.

C`est suite à ces préoccupations, et exerçant un de nos droits fondamentaux qu`est la liberté d`opinion et d’expression, conformément au dispositif de l’Article 4, Titre Premier de la Constitution du Mali, que nous Maliens de la Diaspora des Etats Unis, réuni au sein d’un nouveau mouvement dénommé Front Uni des Maliens des Etats Unis, avons décidé, de sortir ce jour, pour émettre notre avis sur le projet de révision de la Constitution du Mali.

Chers compatriotes, nous ne sommes pas présents ici aujourd`hui pour un parti politique.

Nous ne sommes pas là pour une association communautaire.

Nous ne sommes pas là pour un groupe d’activistes.

Nous ne sommes pas là pour le nord ou le sud et non moins le centre.

Nous sommes la` pour le Mali et pour être en solidarité avec nos compatriotes de l`intérieur qui se battent nuit et jour pour un Mali stable et prospère.

A son excellence Monsieur le Président de la République, nous avons des inquiétudes.

Les conditions substantielles de vie, y compris l’eau et les deux repas au minimum par jour, manquent à une large composante de la population malienne.

La situation sanitaire dans le pays se détériore progressivement.
Les soins médicaux de base restent difficilement accessibles à la majorité de nos concitoyens.

Nos centres de santé et nos hôpitaux sont sur le point de devenir des mouroirs.

L’insalubrité dans la capitale et à l’intérieur du pays, source de maladies, a atteint un niveau très inquiétant.

L’état des routes laisse à désirer.

Le Mali, reconnu autrefois dans l’histoire pour la qualité de son système éducatif, a perdu sa place au profit de nos pays limitrophes et ceux du Maghreb.

Le chômage s’empire, la jeunesse désespère au jour le jour.

Le front social est en ébullition ; la grève du syndicat de la santé a arraché plusieurs vies humaines, le syndicat des magistrats et celui des enseignants sont toujours en attente.

La corruption a pris une envergure internationale. Les bailleurs de fonds et les investisseurs internationaux, capables de galvaniser les efforts de création d’emploi, pour une jeunesse désespérée et désorientée, se méfient du Mali et tournent leurs investissements vers nos pays voisins,

Enfin et non moins important, la situation de nos régions du nord, le retour et l’intégration socio-économique de nos frères et sœurs réfugiés dans nos pays voisins, et l’insécurité accentuée partout au Mali, nous empêchent de dormir.

Son Excellence Monsieur le Président de la République du Mali,

• votre peuple a faim,

• votre peuple a soif,

• votre peuple a besoin d`hôpitaux de pointe,

• votre peuple a besoin d’un système scolaire et universitaire capable de faire face aux exigences du marché de travail du 21e siècle,

• votre peuple a besoin d’emplois,

• votre peuple a besoin de l’électricité

• Votre peuple a besoin de route,

• votre peuple a besoin d’une justice équitable et accessible à toutes et à tous,

• Votre peuple a besoin de la bonne gouvernance,

• votre peuple a besoin de sécurité,

• Enfin Son Excellence Mr. Le Président de la République, votre peuple a besoin de paix et d’entente entre tous ses enfants, de Kayes à Kidal, de Diafounou à Aguelhoc.

Son Excellence Monsieur le Président de la République, nous avons des doléances,

Vu l`article 118, alinéa 3 de la Constitution en vigueur qui stipule qu’« Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire »,

Vu la précipitation de la procédure de révision constitutionnelle et le déficit de concertation avec les forces vives de la nation et la population à la base,

Vu nos inquiétudes précédemment énumérées, qui doivent être la priorité de l`heure pour soulager les peines de nos concitoyens, et non une révision constitutionnelle,

Alors, Son Excellence Mr. Le Président de la République, nous venons très respectueusement,
vous demander, le retrait pure et simple, sans réserve,
du projet de révision constitutionnelle

Nous vous remercions,

Mamady Koita
New York
Source: F.U.MA-USA
Diasporaction.fr