RECRUTEMENT ILLEGAL DE 501 AGENTS A LA FONCTION PUBLIQUE

A quand la sanction contre les responsables de cette scabreuse affaire?
Le Mali sous le Président IBK ressemble à un camion Benz sans chauffeur, ni frein et qui se dirige droit sur le mur. De 2013 à nos jours, il ne se passe pas de mois où on offre un spectacle désolant au peuple. Après les scandales liés à l’achat du Boeing Président couplé à celui des armes où beaucoup de nos milliards de francs CFA ont atterri dans les poches de quelques individus, nous avons assisté impuissants à ceux des engrais frelatés, des tracteurs surfacturés, en passant par la gestion chaotique des logements sociaux. Enfin, au lieu de tirer les enseignements de toutes ces rocambolesques affaires et redresser la barre de cette mauvaise gouvernance, on en rajoute plutôt. C’est le cas aujourd’hui de l’illégal recrutement de 501 agents de catégories D et E à la fonction Publique au mépris de toutes les législations en vigueur en République du Mali. Va-t-on punir les responsables de cette scabreuse affaire ? Qu’attend Mme le ministre en charge de la Fonction publique pour rendre le tablier ? L’Assemblée Nationale va-t-elle mener des enquêtes afin de livrer les deux députés présumés complices de Mme Diarra Racky Talla ? Le Gouvernement fera-t-il toute la lumière sur cette grotesque affaire pour se faire bonne conscience ?
La nouvelle du recrutement en catimini de 501 agents de catégories D et E dans la fonction publique de l’Etat avait fait le tour du Mali la semaine dernière. Quelle ne fut l’indignation des milliers de jeunes diplômés en quête d’emplois, de constater que le poste s’achète à prix d’or. Le mérite n’est plus récompensé et il faut être le cousin, la cousine de tels hauts placés, de la famille du prince ou encore être militants du RPM ou un des partis fidèles de la Majorité pour acquérir un emploi au Mali. Le hic est que les heureux gagnants sont loin d’être des catégories D et E, mais ils sont tous ou presque tous de la catégorie A. Est-ce cela le changement promis par le candidat IBK ? S’interrogent des milliers de maliens qui ont cru en l’homme et à sa promesse d’honorer le Mali et de rendre le peuple heureux. Ce énième scandale en seulement trois ans de gestion a jeté le discrédit sur le président de la République et sur ses autorités. Comment en est-on arrivé là ? Et qui en sont les responsables ? Selon nos investigations, ce grotesque empire d’arnaque mafieux serait l’œuvre du ministre en charge de la Fonction Publique et du Travail en complicité avec deux jeunes députés du RPM à l’Assemblée Nationale et le Directeur des Ressources Humaines au ministère des finances. Nos sources nous indiquent que Mme le Ministre aurait d’abord refusé aux deux honorables députés la proposition de quotas et qu’après négociation elle aurait accepté. Le DRH devrait faciliter la tâche auprès du ministre des finances pour la signature diligente de la décision, mais aussi leur répartition entre les différents services relevant du ministère des finances. Les faussaires auraient certainement feint d’oublier d’associer directement le ministre des finances qui a l’avant-dernier mot. M. Boubou Cissé, ministre des finances et le Premier Ministre Modibo Keita, mesurant les conséquences de l’affaire ont tout simplement instruit l’annulation de la décision pour apaiser la situation. Mais pour combien de temps ? Nul ne saurait le dire car selon une source bien informée, les heureux bénéficiaires ne décolèrent pas. Ils envisageraient même de porter plainte contre X pour escroquerie à travers un réseau mafieux.
En définitive, le gouvernement est fortement interpellé face à des scandales à répétition, à commencer par le premier ministre Modibo Keita. Sa crédibilité, s’il y en a encore, est fortement entamée. Il doit faire de cette affaire une question d’honneur pour le peu de temps qu’il lui reste à la tête du gouvernement afin de redorer son image fortement écornée par les multiples scandales sous son autorité.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com