Quinzaine de l’environnement « Les forêts maintiennent la vie dans les terres sèches »

la visite guidée de la décharge de Noumoubougou initiée par la DNACPN , l’inauguration de la presse de fabrique d’huile de Pourghère à Didiéni, la journée de salubrité au Camp Para de Djicoroni et la journée d’information des journaleux sur les zones humides au Parc National du Mali

Pour 1 Kg de charbon, il faut 7 kg de bois

Lors de la journée d’information des journaleux sur la loi forestière qui s’est déroulée le 7 juin dernier à la DNEF, le Colonel Sékou Kanta, a déploré l’action des ennemis de la nature, c’est-à dire des marchands Bamakois de bois et charbon  qui placent de l’argent frais dans les villages pour se procurer des produits ligneux. Selon le bidasse vert, pour avoir 1 kilogramme de charbon, il faut utiliser 7 kilos de bois. Ce qui constitue une grosse menace pour nos forêts, quand on sait que de plus en plus de prédateurs s’adonnent à la coupe abusive du bois et même du  bois vert.

Selon la FAO, le Mali perd 500.000 ha à cause des pratiques néfastes liées au déboisement et au prélèvement du bois de chauffe. Depuis 2010, notre pays est déficitaire en produits ligneux. Face à cette situation catastrophique, le bidasse vert a exhorté les consommateurs à  observer des comportements citoyens en allant vers des énergies de substitution.

En plus, le Dégé des Eaux et Forêts,  a souligné l’importance de la Loi N° 10-028 du 12 Juillet 2010 déterminant les principes de gestion des ressources du domaine forestier national et ses textes d’application. Cette nouvelle loi a pris en compte l’accroissement des recettes forestières en vue d’aménager les forêts dégradées.  C’est ainsi que  Bréhima Touré, représentant le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, a invité ses confrères à jouer pleinement leur rôle dans la vulgarisation de la loi forestière.

Prétraitement des eaux usées industrielles

Une visité guidée dans la zone industrielle  a permis  au Dégé de l’AEDD et sa délégation de savoir les efforts déployés par les responsables de la Somapil et ceux de l’IMAT dans le prétraitement des eaux usées. Sous la supervision de Kadiatou Diallo assistée de son chef Lamine Théra, Dégé de l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (ANGESEM), Mamadou  Gakou et ses amis  de la nature ont pu constater que les eaux usées de la Somapil et de l’Industrie Malienne de Tannerie ne sont plus rejetées  directement dans le fleuve Niger. De fait, ces eaux contenant des produits chimiques subissent un prétraitement avant d’être acheminées à la grande station d’épuration qui sert de filtre entre les pollueurs industriels et le Djoliba.

Gestion herculéenne des déchets à Noumoubougou

Au-delà de leur caractère nauséabond, les déchets ne finissent pas de préoccuper plus d’un. En témoigne la grande mobilisation du jeudi dernier lors de la visite guidée de la décharge contrôlée compactée de Noumoubougou, située dans la commune rurale de Tienfala. Sur le site, la délégation conduite par le Dégé de la DNACPN, Félix Dakouo, s’est imprégnée de l’état d’avancement des travaux de construction d’une cellule d’enfouissement technique. Il s’agit bien de la phase 1 relative à la gestion des déchets solides. A Noumoubougou, il est prévu une gestion herculéenne des déchets provenant des Commune I, II, III et IV du District de Bamako.

Sur le terrain, les travaux de débroussaillage sont réalisés à 100% et même ceux d’excavation des deux bassins de lixiviat. Il est prévu trois cellules et les travaux de la cellule A sont exécutés à 96 %. Selon le Dégé de la DNACPN, l’avancement global des travaux est estimé à 61% pour une consommation de délai de 68% par rapport au démarrage effectif des travaux le 17 avril 2010.

Stratégie Biocarburants : L’ANADEB impose sa tactique

Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Habib Ouane, a présidé jeudi dernier l’inauguration de la presse semi-industrielle des graines de pourghère de Didiéni. Etaient présents à cette fête énergétique : le Dégé de l’Agence Nationale de Développement  des Biocarburants (ANADEB) et son staff dont Mme Théra qui a été au four et au moulin, des représentants de partenaires techniques et financiers ainsi que des autorités administratives et locales.

A noter que cette unité semi-industrielle comprend deux locaux techniques, qui abritent deux presses d’une capacité de traitement de 12 tonnes de graines par jour chacune, un système de nettoyage des graines, un distributeur, un système de décantation d’huile, un système de filtrage et un tapis roulant pour l’évacuation du tourteau.

Pour le ministre Ouane, avec de telles installations, Didiéni et ses villages environnants pourront être suffisamment servis en huile de pourghère, pour l’alimentation de leurs groupes électrogènes ainsi que leurs plateformes multifonctionnelles. Il a en outre remercié Madame l’Ambassadeur du Royaume de Danemark pour son soutien financier et Mali-folkecenter, son partenaire dans ce projet.

Le ministre de l’Energie et de l’Eau a enfin invité le secteur privé et la société civile à s’investir désormais dans l’accroissement du potentiel national en plante pourghère et la vulgarisation massive des nouvelles technologiques y afférentes pour divers usages à travers tout le territoire.

Après le précaire coup d’éclat de la «Stratégie énergie domestique », le gofernement du Mali s’est tourné vers la valorisation du pourghère. Il s’agit d’une plante utilisée comme carburant, fertilisant et insecticide. Pour concrétiser une nouvelle approche de développement du milieu rural sur le pourghère, le gofernement a adopté un document de Stratégie de Développement des Energies Renouvelables en 2006, puis un document de Stratégie de développement de Biocarburants en 2008. Ces documents prescrivent des orientations susceptibles de booster la contribution de l’énergie au développement équilibré et durable du Mali.

Salubrité au Camp Para Observer un comportement

Dans le cadre d’une journée de salubrité, le Directeur par intérim du Service social de l’armée, le Colonel Dramane Tounkara a fait don de matériel d’assainissement au Chef d’Etat major adjoint de l’Armée de terre,  le Colonel Yéhia Kenta. Ce dernier  a, à son tour, remis ces objets  au Commandant du Régiment Para Commandos, le  Colonel Ould Issa. C’était le vendredi dernier au Camp Para de Djicoroni en présence du Dégé de l’AEDD, Mamadou Gakou et des membres de la commission d’organisation de la Quinzaine de l’Environnement.

Pour la circonstance, le Colonel Kenta a souligné l’importance de l’assainissement dans ce camp où résident des bidasses et leurs épouses. Sur la même lancée, Bréhima Diakité de l’AEDD a insisté sur la nécessité de suivre l’exemple du Camp de Gardes en matière de salubrité.  Et le Sous-lieutenant Moriba Doumbia de la Direction du Service Social des Armées d’affirmer que trois unités sont mobilisées pour observer un comportement vert. Ce qui signifie que les bidasses ont l’obligation d’assainir leur cadre de vie.

Quant au Dégé de l’AEDD, il a promis d’alimenter la batterie de salubrité à travers un soutien en matériel.

Politique des Zones humides :Protéger les ressources vitales

La maison de l’environnement  a servi de cadre à la tenue d’une journée d’information des journaleux sur les Zones humides au Mali. Cette importante activité a été animée par le Colonel Soumana Timbo, point focal de la Convention  de Ramsar sur les Zones humides.

Dans son brillant exposé, le bidasse vert a souligné l’importance des zones humides  qui font    partie du cycle de carbone. En ce sens qu’elles contribuent 40% dans la séquestration du carbone. Ce qui est un gros facteur d’atténuation des effets des changements climatiques.

Par ailleurs, il n’a pas manqué de regretter qu’après 40 ans d’existence de la Convention de Ramsar, on assiste à une dégradation des zones humides. Conséquences désastreuses : on note, entre autres, la perte en superficie inondée, la baisse des productions agricoles, la prolifération des plantes aquatiques envahissantes et l’érosion de la diversité biologique. Face à cette situation inquiétante, le Colonel Timbo a insisté sur la nécessité de préserver nos zones humides afin d’assurer le bien être socioéconomique.

Ceci est indispensable quand on sait que les zones humides contiennent d’importantes ressources halieutiques, forestières, fauniques et agricoles. Elles constituent en même temps des lieux de loisirs et de tourisme. Malgré sa continentalité, le Mali dispose de plusieurs zones humides dont certaines ont une dimension internationale. Elles se repartissent en 4 grands groupes à savoir : les bassins fluviaux et les bassins d’inondation ; les écosystèmes lacustres ; les écosystèmes de mares ; et les écosystèmes humides des oueds et oasis.

Le Scorpion 15/06/2011