Projection avant-première de ‘’Toile d’araignée’’ Le roman d’Ibrahima Ly porté sur écran

Le film est inspiré du livre « Toile d’araignée »,roman autobiographique d’Ibrahima Ly, jeune professeur de Math militant contre l’arbitraire, pour la justice sociale, les droits et les libertés, membre d’un regroupement clandestin de l’époque appelé PMDR (Parti malien pour la révolution démocratique),où se retrouvaient des patriotes engagés dans la lutte contre la junte militaire au pouvoir à Bamako. Nous étions dans les années 70.

L’adaptation cinématographique de «Toile d’araignée » d’Ibrahima Ly nous fait revivre des pages sombres des dictatures africaines qui ont scellé le destin de nos peuples, avec le musellement des voix, des conscience et l’écrasement brutal de toute velléité de contestation. Il nous replonge aussi dans le débat, toujours actuel, de la légitimité de la gouvernance, de la violation systématique des libertés démocratiques par des régimes d’usurpation, se maquillant d’un semblant de légalité à travers des scrutins entachés, et voulant s’éterniser par des infractions constitutionnelles. Mais, au-delà du martyre d’Ibrahima Ly, interprété par Boubacar Belco Diallo, dans le rôle de Yoro, le film, en soi, s’avère un cinglant témoignage à charge de l’intellectuel contre la démesure de l’autorité, la perversité sournoise des régimes de contrainte et la corruption des mœurs dans une collectivité de connivence inféodée à l’argent et à la raison des plus forts.

A la fin de la projection du film, le Président de l’Assemblé nationale, Dioncounda Traoré fort ému, a déclaré que « Toile d’araignée » est un témoignage d’une certaine époque au Mali. Pour lui, Ibrahima Ly, à qui il a rendu hommage, est un  homme qui a souffert, combattu et a sacrifié sa vie pour que le Mali démocratique soit.

Le budget total du film s’élève à 380 millions de francs CFA. Une large diffusion est envisagée à travers le Mali et en Afrique, singulièrement au Sénégal(où Ibrahima Ly s’est éteint en 1989, à Dakar) et en Guinée, où deux illustres anciens prisonniers politiques sont aujourd’hui consacrés à la magistrature suprême.

M. Sidibé

Le Scorpion 21/09/2011