Réunis à Paris ce samedi, des membres de la diaspora ivoirienne ont lancé un appel en faveur d’une élection présidentielle « démocratique et inclusive » en Côte d’Ivoire.
Ils protestent contre l’exclusion de leur candidat, Tidjane Thiam, de la liste électorale, et dénoncent un climat politique de plus en plus répressif à l’approche du scrutin.
À quatre mois de l’échéance électorale prévue le 26 octobre 2025, la mobilisation s’intensifie au sein de la diaspora. À Paris, des militants et sympathisants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal parti d’opposition, ont organisé une manifestation pour exiger un processus électoral « équitable, apaisé et accessible à tous ».
Initiée par la jeunesse du PDCI, cette mobilisation visait principalement à dénoncer la radiation de leur président et candidat, Tidjane Thiam, de la liste électorale. En avril dernier, la justice ivoirienne a estimé que l’ancien ministre, naturalisé français en 1987, avait ainsi perdu sa nationalité ivoirienne – une condition pourtant indispensable pour se présenter à la présidentielle.
Les manifestants ont également exprimé leur vive inquiétude face à la répression politique croissante. Plusieurs jeunes cadres de la JPDCI, notamment les présidents des sections estudiantine et rurale, ont été arrêtés fin juin.
« Il devient impossible de manifester ou de s’exprimer librement », déplore Mickael Kadji, vice-président de la JPDCI en diaspora. « La peur règne déjà, alors que le scrutin n’a pas encore eu lieu. »
Une élection sous haute tension
Le climat politique reste tendu. Depuis la décision judiciaire du 22 avril, Tidjane Thiam est officiellement écarté de la course présidentielle. Ses avocats contestent cette décision, affirmant qu’il a renoncé à sa nationalité française en mars 2025 et qu’il était français de naissance par son père, ce qui, selon eux, devrait empêcher l’application rigide de l’article 48 du Code de la nationalité.
La justice n’a pas retenu ces arguments et a confirmé sa radiation, sans possibilité de recours. Tidjane Thiam rejoint ainsi d’autres figures emblématiques de l’opposition, également absentes de la liste électorale, telles que l’ancien président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, tous frappés par des condamnations judiciaires.
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