Présidentielle du 28 juillet 2013 / Tiebilé Dramé refuse de participer à l’élection présidentielle s

C’était en présence des vice-présidents du parti, Me Amidou Diabaté et Bintou Maïga, du secrétaire général du parti Djiguiba Kéita PPR, du député Bréhima Béridogo et de nombreux proches collaborateurs de Tiébilé Dramé. Le Parena reste convaincu que les conditions sont loin d’être réunies pour la tenue d’une élection présidentielle régulière et crédible sur toute l’étendue du territoire national, le 28 juillet.

Le candidat de l’Alliance populaire pour la renaissance nationale, Tiebilé Dramé a retiré le  mardi, 16 juillet 2013,  la plainte qu’il avait déposée auprès de la  Cour constitutionnelle aux fins d’annulation du décret de convocation du collège électoral pour la tenue de la présidentielle le 28 juillet. Il avait déposé le 8 juillet dernier une requête devant la cour constitutionnelle, demandant le report de l’élection présidentielle du 28 juillet, les conditions n’étant pas réunies pour des élections régulières, transparentes et crédibles.

Il protestait à la fois, contre le fait que des milliers de Maliens, faute d’être pris en compte par les listes électorales, seront spoliés de leur droit de vote, et la marginalisation de la région de Kidal, qui est restée jusque là sans administration et donc sans listes électorales. Mais, depuis cette requête à ce jour, la Cour compétente en matière de contentieux relatif à l’organisation et à la tenue de l’élection présidentielle est restée silencieuse, n’a pu rendre une décision. Aussi, les autorités sont-elles déterminées à tenir cette élection malgré l’impréparation manifeste.

On assiste aujourd’hui à un semblant de course contre la montre de nos autorités pour mettre en place une administration afin de parer au plus pressé dans l’établissement des listes et la distribution des cartes. Le tout émaillé de violation allègre de la loi électorale.
S’inscrit dans ce cadre la visite éclair à Kidal du gouverneur Adama Kamissoko, le 10 juillet dernier, suite à l’ultimatum lancé par la Délégation générale aux élections (DGE), qui avait exigé d’avoir les listes de Kidal au plus tard le 11 juillet, faute de quoi, elle ne pourra pas garantir la tenue de l’élection le 28 juillet.

Le Parena reste « convaincu que les conditions sont loin d’être réunies pour la tenue d’une élection présidentielle régulière et crédible sur toute l’étendue du territoire national, le 28 juillet. En dehors d’opérations de communication et de marketing,  le retour de l’État dans les cercles et communes des régions du Nord,  à Kidal en particulier, est loin d’être effectif ».

Processus électoral bâclé, conduit dans l’autisme

Pour Tiebilé Dramé, les préfets et les sous préfets sont à Kidal et au camp militaire. Il n’y a pas de préfet, encore moins de sous-préfets à Tessalit, à Abeibara et à Tin-Essako. « Compte tenu de toutes ces raisons, nous maintenons pour ce qui nous concerne, que les conditions d’une élection régulière, crédible et transparente ne sont pas réunies pour le 28 juillet. Nous avons saisi la cour en espérant qu’elle aurait l’occasion de se prononcer avec les arguments importants que nous avons mis sur la table.

La cour n’ayant pas répondu, nous avons retiré notre plainte, et j’ai retiré ma candidature à l’élection présidentielle. Le processus suivra son cour, telle est la détermination des pouvoirs publics de transition du Mali et de la communauté internationale. Nous n’avons pas confiance  à un processus électoral bâclé,  conduit dans l’autisme. Toutefois nous ne ferons rien pour gêner ce processus. Nous souhaitons bon vent à ceux qui le conduisent dans la précipitation et l’aveuglement ».

Pour le Parena, les cartes NINA ne sont pas encore distribuées dans les communes de la région de Kidal. En fait, la région malienne de Kidal ne votera pas pour cette élection cruciale alors que l’Accord de Ouagadougou était destiné à favoriser la tenue du scrutin présidentiel sur tout le territoire national. A 12 jours du 28 juillet, les cartes NINA n’ont pas été acheminées dans la plupart des camps de réfugiés dans les  trois pays d’accueil (Burkina, Mauritanie et Niger) où, au total, moins de 10% des 200.000 réfugiés ont été inscrits sur les listes.

Des milliers de déplacés internes s’interrogent encore s’ils pourront voter le 28 juillet. Dans 465 villages du Mali le nombre d’électeurs potentiels varie entre 1 et 10. Il en est de même dans plusieurs circonscriptions d’ambassades et de consulats. À titre d’exemples : au Caire : 10 électeurs potentiels sur 400 enrôlés ; à Alger et Rabat : 5 inscrits sur plus 400 ; en Suisse : sur 160 Maliens en âge de voter, seuls 3 sont sur la liste électorale ; en France : dans le célèbre foyer de la rue Bara (Montreuil/Bois) 13 inscrits sur 800 Maliens majeurs, sur plus de 1500 Maliens habitant les 6 foyers du 13è arrondissement de Paris, seulement 15 sont inscrits sur les listes.

« De trop nombreux Maliens sont privés de leur droit constitutionnel de participer au choix de celui qui sera chargé des destinées du pays. Notre foi en notre pays et en son avenir reste totale malgré les incertitudes du moment. Le Mali peut tanguer, mais il ne coulera pas», a déclaré Tiebilé Dramé.

B. Daou

lerepublicainmali 2013-07-18 08:16:04